L'AUTRE QUOTIDIEN

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Panique au dancing provoquée / exposée par Les gens d'Uterpan

À mi-parcours d’un temps de résidence réalisé sur le site de la Fondation des Artistes à Nogent-sur-Marne, les gens d’Uterpan présentent à la MABA, du 14 octobre 2021 au 13 mars 2022, une exposition inédite combinant la question du cadre et du contexte pour proposer une nouvelle approche de monstration des œuvres et d’implication des corps.

Statue de la grotte à Bacchus Parc Watteau, 2002 © Archives municipales, Ville de Nogent-sur-Marne

Présentant un assemblage d’œuvres (film, performance, textes…) et d’objets scénographiques prélevés sur le site ou dans ses alentours, l’exposition procède du déplacement, du glissement ou du rapprochement des statuts entre les espaces, intérieurs et extérieurs, privés et publics, scéniques et monstratifs.

Fondée sur la prise en compte de la diversité des activités et interactions qui rythment et partitionnent le site de la Fondation — entre centre d’art, maison de retraite, ateliers d’artistes, parc — la réflexion menée pendant la résidence se déploie au sein de l’exposition à travers le réagencement de trois temporalités distinguées en temps organique, temps historique et temps narratif. À contrario du temps horizontal, circulaire et répétitif propre au mouvement des astres, de la chorégraphie et du spectacle, les gens d’Uterpan postulent ici un temps qui vient du sol et pousse verticalement. Un temps que l’on ne perd jamais de vue, qui nous propulse vers le haut, vers l’expérience et l’expérimental.

les gens d’Uterpan, Panique au dancing, MABA, Nogent-sur-Marne, 14 octobre — 13 mars 2022 — Image de résidence Photo : Josselin Apertet — Courtesy les gens d’Uterpan

Par le questionnement des spatialités et des temporalités du site de Nogent, les gens d’Uterpan convoquent les attitudes conscientes et inconscientes ainsi que l’ajustement des positions actives et passives qui procèdent de l’œuvre.

Panique au dancing traite ainsi la question du mobile et de l’action, de l’artefact et du geste, à réaliser ou bien à éviter de produire pour répondre à la conscience que nous avons de participer à l’exercice de l’art et à la composition de son récit.

Cette exposition intervient au terme d’un processus standardisé de la danse et du mouvement dans le musée et les expositions — processus initié par les gens d’Uterpan en 2003 avec Home Clubbing et en 2005 avec les protocoles X-Event 2.

Panique au dancing entend renseigner le visiteur sur la fonction qui est la sienne au sein du dispositif d’exposition et plus largement au sein du champ de l’art aujourd’hui. Cette « investiture » du visiteur intervient au moment où les fonctions d’auteur, de commissaire, de producteur et d’artiste se substituent de plus en plus les unes aux autres. L’exposition devient alors le contexte d’un « penser-voir-comme-un-tout » qui offre un récit conscient de glissements, d’enjeux chorégraphiques et de manipulations désormais omniprésentes.

Le travail des gens d’Uterpan questionne les normes et les conventions qui régissent l’exposition et le spectacle vivant. En s’appuyant sur les mécanismes d’ajustement de l’individu, du corps et de la création à ces contextes, les artistes constituent une œuvre critique à partir d’une pratique initiale de chorégraphes.

Roky Siffredo le 15/102021
Les gens d’Uterpan - Panique au dancing - 16/10 - > 13/03/2022

La Maison d’Art Bernard Anthonioz 16, rue Charles VII 94130 Nogent-sur-Marne

les gens d’Uterpan, Home Clubbing, 2003 Photo : Jacquier Jalonnes — Courtesy les gens d’Uterpan