Gwen Murphy est une artiste américaine qui, depuis 2005, conçoit et réalise de fantastiques chaussures anthropomorphes pour sa série Foot Fetish. En 2017, elle avait recyclé 150 vieilles paires de pompes pour ces sculptures étonnantes. Lewis Carroll, reviens vite, tout est pardonné !

Je m'intéresse à la vulnérabilité des humains et des autres êtres, ainsi qu'à l'humour et au pathos qui découlent de cette vulnérabilité. Je ne vois pas l'humour et le pathos comme des opposés, mais comme des modes complémentaires d'exploration de ce thème. J'aspire à réaliser des pièces qui soient à la fois expressives et surprenantes.

Je travaille avec de l'argile cendrée, de l'acrylique et des objets trouvés (en particulier des chaussures jetées) pour réaliser ma sculpture. Je crée les tableaux à l'acrylique, en générant les images à partir de techniques surréalistes telles que le collage et le contour aveugle. La sculpture et les peintures impliquent toutes deux beaucoup de ponçage et de superposition de peinture.

Un fétiche est un objet dont on pense qu'il a des pouvoirs magiques pour protéger ou aider son propriétaire. Je vois une chaussure comme une sorte de fétiche, parce qu'elle a une présence, et le pouvoir de nous protéger et de nous transporter. Depuis que je suis tout petite, je regarde les chaussures et je les trouve en me regardant, chaque paire ayant sa personnalité et son expression faciale particulières. Lorsque les chaussures sont alignées près d'une porte ou dans un placard, ce sont de fidèles destriers qui attendent de servir. La bouche ouverte, elles ont parfois l'air somnolent, grognon ou féroce ; parfois elles ont l'air de chanter. Ils sont comme une espèce d'êtres entièrement constitués de paires de jumeaux identiques. Cette série de sculptures est ma façon de faire ressortir la présence que je vois dans chaque paire de chaussures.

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Jean-Pierre Simard le 23/04/2020
Foot Fetish – les chaussures de Gwen Murphy