Comment se reconstruire et aller de l’avant après avoir été traumatisée dès l’enfance par les pratiques médicales bengali à grands coups de lames de rasoir ? C’est l’engagement artistique de Tayeba Begum Lipi qui a repris à son compte l’usage des lames pour faire œuvre. Et quelle œuvre !

Tayeba Begum Lipi a décidé de ne plus subir ses souvenirs d’enfance quand notamment lors des naissances de ses neveux et nièces, ces ustensiles étant utilisés lors des accouchement. Et elle a pris le matériau pour le transformer et le sublimer à travers sa pratique en miroir de la condition de la femme indienne, la déclinant dans les objets usuels.

C’est symboliquement très fort, à traiter des paradoxes de la société indienne et de lui renvoyer sa violence au visage, car à décliner le quotidien dans ses attentes et ses prescriptions, l’artiste parle autant de mode que de ce qui la touche, avec l’avantage de l’offrir via ce prisme sanglant qu’elle démonte et remonte pour en éloigner le malaise constant. Mine de rien, féministe et engagée; what else ?

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Jean- Pierre Simard le 17/02/2020
Les sculptures en lame de rasoir de Tayeba Begum Lipi