Howlin'Wolf relifté par Tomas Doncker, ça pulse !
Remasterisée, reconditionnée et augmentée par rapport au CD original de 2014, cette édition a été produite, mixée et conçue par James Dellatacoma aux Orange Music Sound Studios de Bill Laswell, et masterisée par Michael Fossenkemper au TurtleTone Studio de New York. Chester Burnett, pas un simple souvenir, une belle actualité.
Tomás Doncker, guitariste et chanteur de renommée internationale, a travaillé avec des grands noms tels que Bootsy Collins et Ivan Neville. Son dernier album, Moanin' at Midnight : The Howlin Wolf Project, un hommage à la légende du blues Chester Burnett, également connu sous le nom de Howlin' Wolf, possède toute l'énergie brute dont un disque de blues comme celui-ci a besoin. L'intensité et l'assurance avec lesquelles lui et son groupe abordent la musique rendent vraiment justice à l'esprit de l'homme qu'ils célèbrent, ce qui n'est pas chose facile lorsque l'homme en question était aussi imposant qu’Howlin' Wolf. Mais bonheur pour nous, ça assure féroce avec le grave et les déchirures caractéristiques à sa musique.
En termes d'arrangements, Doncker et son groupe n'essaient pas de réinventer la roue; ils reconnaissent que l'essence de la musique est la sensation et ils l'exploitent de manière experte. Cela étant dit, le son du groupe est beaucoup plus moderne et influencé par le rock que celui de Howlin Wolf, en particulier le son et le jeu de la guitare de Doncker influencés par Hendrix. Leur son collectif est fortement influencé par le rock psychédélique et le funk à la Parliament Funkadelic. Le premier morceau, le classique Evil de Dixon, démarre avec beaucoup d'énergie et un riff de guitare entraînant qui donne une tournure unique au standard bien connu du blues. Les deux titres suivants ralentissent et s'inscrivent dans la veine grenue et rétroactive qui rend cet album si agréable à écouter. Avec la voix soul de Doncker et le jeu d'harmonica gémissant de David Barnes, Killing Floor et Back Door Man restituent vraiment l'énergie des classiques du bluesman.
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Parmi les autres temps forts, citons I Ain't Superstitious, un morceau très amusant qui est ici joué nettement plus lentement. Le groove est contagieux et le phénoménal solo d'harmonica qui clôt ce morceau fait ressortir celui-ci. En parlant de jeu d'harmonica, Blind Melon Morpheus, un solo d'harmonica non accompagné qui met en place Shook Down est un autre grand moment du disque. Mais on peut préférer comme meilleur titre, la version funky du morceau-titre Moanin' at Midnight.
In finé, les interprétations de Tomás Doncker et de son groupe modernisent ces classiques du blues en leur apportant le groove 70’ et 80’s qui leur manquait avec l’apparition du funk - que les simples rockeurs oublient souvent de mettre à jour pour le jouer. Moanin' at Midnight est un nouveau jalon bluesy sur la route de tout fan de blues rock funky. Yeah !
Jean-Pierre Simard
Tomàs Doncker – Moanin’ at Midnight: The Howlin Wolf Project - True Groove records