L'AUTRE QUOTIDIEN

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Danser le monde et ses accidents avec Contact Gonzo, une première !

Privilégiant la subjectivité du journalisme à la Hunter S. Thompson et le sens du contact dépassent les frontières entre contacts corporels d’ordre sexuel, rituel ou social, le collectif Contact Gonzo cherche, par le biais de la résonance corporelle, à s’abandonner au processus de création de sens en jouant sur leurs sensibilités, sentiments et perceptions. Beau programme !

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Pour clôturer son cycle Transphère — qui, depuis 2016, fait la part belle à la création japonaise contemporaine — la Maison de la culture du Japon à Paris présente, du 29 janvier au 28 mars 2020, « watching you surf on beautiful accidents », la première exposition en France de contact Gonzo, collectif d’Osaka fondé par Yuya Tsukahara dont les performances se caractérisent par la rudesse des contacts physiques et rappellent des combats de rue ou, parfois, des chorégraphies.

Créé en 2006 par Yuya Tsukahara, Contact Gonzo transgresse avec insouciance les codes de la danse contemporaine.  Le collectif s’est rapidement fait remarquer en diffusant sur YouTube les vidéos de ses performances dans les lieux les plus divers : espaces publics, parcs, galeries, musées… Leurs photos et vidéos à l’aspect simple, brut et résolument amateur font aujourd’hui partie intégrante de leur travail.

Composée de deux parties, l’exposition présente plusieurs vidéos permettant de découvrir la radicalité et la fraîcheur des performances de contact Gonzo. Pour cette exposition, Yuya Tsukahara, cofondateur et membre actuel du collectif, a également conçu une installation constituée notamment d’une courroie transporteuse, sur laquelle circulent des mains et des pieds de mannequins, métaphore de la vitesse urbaine.

Contact Gonzo, Shelters, 2009 Les performances de contact Gonzo sont autant de bagarres, de corps à corps. Le collectif se produit souvent dans des endroits improbables : rue, terrain de sport, abri, entrée d’entrepôt, couloir…

Les activités du collectif ont très rapidement connu une reconnaissance internationale grâce à YouTube. Ses défis étant remarqués dans les domaines à la fois des arts de la scène et de l’art contemporain, contact Gonzo a participé à des expositions internationales, comme la Triennale de Nankin 2008 et celle d’Aichi 2010, et fait également une présentation au MoMA de New York en 2013.

Autour de l’exposition, des événements s’inscrivent dans le parcours au fil des jours :

Performance de contact Gonzo & rencontre avec Yuya Tsukahara et Fabrice Hyber
Vernissage Mardi 28 janvier à 18:00 Grande salle (niveau -3)
Entrée libre sur réservation 18h-18h30 > performance
18h45-20h > rencontre animée par Aomi Okabe (commissaire de l’exposition)

Performance de contact Gonzo - Mercredi 29 janvier 19:00 → 19:30
Grande salle (niveau -3) Entrée libre sur réservation

Minima moralia — un film de contact Gonzo - Cinema Vendredi 28 février à 19:00
Petite salle (rez-de-chaussée - Entrée libre sur réservation

Contact Gonzo, Kaza Ana Air Hole: another Form of Conceptualism from Asia, 2011 photo : Kazuo Fukunaga

Si vous pensiez que depuis quelque temps, la danse contemporaine, en dehors du hip-hop et de ses dérivés, avait perdu le sens de la dénonciation/contemplation du monde, le collectif Contact Gonzo va remettre les pendules à l’heure et se souvenir des géants du siècle passé, comme Pina Bausch ou La la la Human Steps…  On ira et on vous le conseille, parce que cela résonne aussi comme les travaux photographiques des 60’s japonaises autour du magazine Provoke, avec un sens du quotidien et de l’accident qui font tilt !

Jean-Pierre Simard le 28/01/2020


Yuya Tsukahara + contact Gonzo - watching you surf on beautiful accidents 29/01 → 28/03/2020
Maison de la culture du Japon à Paris 101 bis, quai Branly 75015 Paris