L'AUTRE QUOTIDIEN

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Plus près de toi mon vieux = Closer Music, le festival à ne pas rater ce weekend

Closer Music est une profession de foi et/ou un cahier des charges utopique qui vise les rapprochements dans un bouillonnement créatif vital, à Lafayette Anticipations. Aux commandes de sa seconde édition, Etienne Blanchot, pour lequel le festival s’attache à mettre en avant des collaborations inédites et jeter des ponts entre des expressions artistiques diverses. On y va !

Jagna Ciuchta, Darlingtonia, la plante Cobra, 2019, avec Vysoke Tatry de Viktorie Langer, 2016, et vue de Sexe Chaussé de Benjamin Swaim, 2011.

Il va être difficile de quitter le Marais, dès l’après-midi de vendredi, et ce, jusqu’à dimanche soir en raison des installations, performances et concerts de la rue du Plâtre. Que vous soyez amateurs de raï, d’électro ou de musique expérimentale, voir de rock barré, Closer Music II envoie grave la purée… 

Comme vous n’aviez pas sûrement pas pensé le raï comme une histoire des relations inter-algériennes, My anthology of raï , la proposition de Katia Kameli va plonger le public dans une rencontre sensorielle avec le raï signifiant « opinion, liberté» en arabe - en utilisant l'écoute comme un processus ouvert pour naviguer à travers l'histoire du genre et explorer son apport contestataire dans l'histoire de l'Algérie. Ce sera samedi de 17 à 18 h, gratuit.

Pendant tout le festival, on ira se perdre dans le dédale d’House of Goats, l’installation de Jagna Ciuchta qui convoque différents médiums et matériaux - peinture, photographies, peaux de bêtes, miroirs noirs - et d'autres artistes - Chloé Dugit-Gros, Marta Huba, Laura Porter et Benjamin Swaim - pour créer une ambiance sombre et enveloppante, rustique et synthétique, cf. photo d”illustration plus haut.

Comment s'échauffer à la transformation de genre ? Pour cette Warm Up Session, Jean-Biche propose de nous guider dans ce questionnement, approfondi par un temps de pratique physique suivi d'une réflexion collective autour des enjeux de la performance comme stratégie de désidentification. Tenue de sport conseillée, tous niveaux. Pour celles.ceux qui le peuvent, merci d'apporter des talons hauts. Ce sera samedi et dimanche… 

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Et, en parlant musique, dès 18,30h le vendredi, on peut aligner les concerts de 18,30h à 22,30h avec Teto Preto + Bendik Giske + Mhysa + Lavascar.

Les Brésiliens de Toto Preto inventent la résistance à Bolsonaro en explorant de nombreux sujets politiques pour confronter la société conservatrice à ses excès et ses travers. Leur show passe de sonorités organiques à des secousses synthétiques, dans un mix improbable d'influences disco, punk, club et traditionnelles. Le saxo queer norvégien Bendik Giske naviguera ensuite entre jazz et club music à recréer en live les patterns rythmiques et les arpeggios typiques de la musique électronique qui l'inspire (il cite notamment Lindstrom comme influence). Mhysa, notre chouchou du jour est une artiste de Philadelphie qui joue une musique hybride entre R'n B glacial, soul électronique et bass music étrange. Elle a logiquement signé chez Hyperdub et son album nous avait séduit. La soirée se terminera avec Lavascar - une entité construite autour de la personnalité de Michèle Lamy, icône du monde de la mode et muse de Rick Owens et Nico Vascellari. Le duo jette un pont entre spoken word et musique électronique ténébreuse et émouvante. 

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Et puisque vous adorez, ça continue samedi de 18,30h à 22,30 h, avec Nicolas Godin + Tom of England (live w Bobbie Marie) + Maria Somerville + Maria Teriaeva 

Nicolas Godin, sorti de Air, explore, une musique mélodique hors format à la beauté fascinante. Il a sorti dernièrement Concrete & Glass, son nouvel album sur lequel figurent notamment le californien Colay Boyy et Alexis Taylor, échappé de Hot Chip pour une approche mutante et hors du temps d'une pop music mélancolique, charnelle et baignée de claviers dont il a le secret. Viendra ensuite notre chouchou du jour, Tom Bullock ,alias Tom of England qui viendra jouer avec Bobbie Marie une musique électronique teintée de punk et de no wave qui ressuscite un âge d'or où l'avant garde fréquentait les night clubs. Sorti sur le label LIES cet automne, son premier essai Sex Monk Blues retrouve les accents d’Arthur Russell, PIL et Joy Division.  Suivra la musique ambiante de l’Irlandaise Maria Somerville qui évoluera entre drone et dream pop. Cerise sur le gâteau, fin de soirée signée synthé Buchla avec la Sibérienne Maria Teriaeva. Sa musique navigue entre Intelligent Dance Music, dream pop et ambient, avec une approche mélodique et aérienne.Elle envisage le synthétiseur modulaire comme un instrument comme les autres à jouer et explorer. 

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Pas question de faire la sieste ce dimanche, puisque les hostilités démarrent à 15,30h pour se terminer (voisins chiants!) à 21,30h avec Not Waving & Dark Mark + Alessandro Cortini + Jean-Luc + Anadol.

Not Waving & Dark Mark  est le projet issu de la rencontre de Mark Lanegan, le grave grunge et du techno producteur italien Alessio Natalizia. Leur album Drownwelling qui se promène dans des climats sombres aux arrangements électroniques épurés de Natalizia laisse de côté ses intentions clubs pour explorer une musique ambient aux relents industriels y sera joué live… Ensuite, on entendra Alessandro Cortini, né à Bologne en Italie. Son travail est influencé par la musique électronique des années 80, l’indus et le rock alternatif. Il a été au début des années 2010 le clavier de Nine Inch Nails et a sorti, depuis 2013, des albums solos où il démontre son talent pour la musique synthétique sombre et cinématographique. Le dernier en date, Volume Massimo, est sorti chez Mute. Membre de l’underground berlinois, le quatuor Jean-Luc produit une musique hybride. Entre poésie, new wave théâtrale et art rock dada, les compositions du groupe rappellent John Maus, Lizzy Mercier Descloux ou Klaus Nomi. En live,  le quatuor transforme les clubs qui l'accueille en cabaret punk, enfantin et railleur. Eclat de rire du jour. Le festival se terminera avec Anadol, notre coup de cœur, le projet de la turque Gözen Atila. Uzun Havalar sorti au printemps dernier est un drôle d'album en forme de collages ludiques et drolatiques qui évolue entre art pop et musique électronique vintage. Elle y joue une musique psychédélique d'où surgissent des moments contemplatifs à la beauté aussi éphémère qu'hypnotisante. Pour Closer Music,  elle proposera un Dj set où son art du cut up sonore fait des merveilles, à l'image de son dernier album. Vous serez gentil de ne pas faire de bruit en sortant, les voisins sont sourcilleux… 

Quelques poires pour la soif en quelque sorte et l’assurance d’un week-end de défrichage sonore. On y va, c’est sûr pour écouter ne live, des albums qui nous ont fait tilter l’an passé.

Jean-Pierre Simard le 31/01/2020
Festival Closer Music à Lafayette Anticipations du 31/20/20 ->2/20/20200
9, rue du Plâtre 75004 Paris