L'AUTRE QUOTIDIEN

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Sampa ( the Great) avance sans se retourner

Sampa The Great examine sa place dans le monde en tant qu'Africaine en mêlant hip-hop, soul, jazz et funk. La rappeuse d'origine zambienne a été rapidement reconnue pour la qualité de ses singles et mixtapes qui dévoilent un regard singulier sur le monde. Son premier album s’intitule The Return.

Née en Zambie, elle a grandi au Botswana, avant de venir en fac en Californie à 18 ans. Elle y a découvert le racisme à Glendale et est rapidement partie en Australie pour poursuivre ses études dans un climat plus serein. Elle y a découvert d’un même mouvement, à la fois le côté accueillant de l’Australie avec sa scène artistique, avec la dure xénophobie qui y sévit également.

«J'ai davantage appris sur moi-même en tant qu'Africaine lors de mes voyages en dehors de l'Afrique qu'en Afrique», a-t-elle confié à NPR.

The Return aborde une grande variété de sujets avec ses 19 morceaux, mais les thèmes de la diaspora et de la vie d’Africain de différentes cultures en restent le fil conducteur. Et d’envoyer à un monde qui n’est pas toujours aussi tolérant : «Ma voix, ma peau, mon logo», sur Freedom.

La confiance pointe son nez sur Grass Is Greener où elle scande à l’envi «Je suis sur le point d’éclater», quand Dare To Fly montre sa fierté avec : "je suis ce que je suis, le retour de l’ancienne renaissance, la même chose que je transformerai toujours, le plus pur des plus sombres", sur une guitare funky lisse. Plus loin, elle convainc qu’elle est là pour durer sur Final Form : “mais comprenez votre rappeur préféré peep my GOAT" et "en seulement quatre ans, fantastique, jeune vétéran, nouveau classique."

A la fois fière de ses réalisations, elle l’et tout autant de sa négritude et de sa féminité, essayant de démonter le secteur dominé par les Blancs dans lequel elle travaille. Et, au milieu de l’album on trouve aussi, en mode pause, le très optimiste OMG avec sa flûte flottante au-dessus de la batterie. L’interlude Give Love coupe la mesure, avant de se lancer dans le jazz expérimental et la néo-soul sur les trois derniers titres, avec une petite poussée évangéliste sur le morceau-titre.

Le disque mélange ainsi des éléments de soul, de funk et de hip-hop. Les chansons changent de tempos et de sons, tandis que la dernière partie de l’album plonge dans un jazz expérimental psychédélique. Attendu comme il est, cet album va certainement figurer dans de nombreux classements de fin d'année. Ce ne sera que justice puisqu’il évolue de Kendrick Lamar à Kamasi Washington. C’est dire le niveau.

Basile Désert le 18/09/19
Sampa the Great - The Return - Ninja Tune