Le 9 mars dernier marquait le 20e anniversaire de l’assassinat (à la demande supposée de Suge Knight, boss de Death Row Records) de Christopher George Latore Wallace, dit Notorious B.I.G., figure sismique du monde du hip-hop. Avec plus de 17 millions d'albums vendus aux États-Unis et deux des albums de rap les plus acclamés des 90’s : Ready to Die et Life After Death, retour sur un M.C. phénoménal.

C’est la brouille entre Tupac et Bigggie qui a déclenché la guerre entre rap West et East Coast. Et comme Snoop le raconte (dans l’actuel documentaire Netflix sur l’histoire du rap), c’est une embrouille supposée entre Biggie et Tupac qui le soupçonnait de l’avoir fait braquer à l’entrée de son studio qui a mis le feu aux poudres et entraîné à des années de distance la mort des deux stars. Vingt ans plus tard, déclarations d’amour de quelques pointures autour des postures et habitudes du géant du rap. Personne n’oubliera son flow, la qualité de ses albums. Une figure vraiment attachante de bad boy.   

Pour le rappeur néo-orléanais Curren$y, Biggie Smalls était en avance sur son temps, tant dans la musique que dans la mode. "C'est comme ça que Dave Chapelle a écrit que 2Pac disait toujours des trucs d'actualité. Si vous écoutez Biggie maintenant, lui disait toujours des trucs en avance sur son temps."

Curren$y se souvient très bien de lui, comme l’un des premiers MC à porter la marque de streetwear japonaise Bape. « Biggie en photo, qui portait une veste Bape au début des années 90, était vraiment en avance dans le game, de la musique à la mode. »

Tim Westwood a publié un freestyle inédit de The Notorious B.I.G. enregistré en 1995. Le clip de 10 minutes montre Biggie et son collègue du label Bad Boy, Craig Mack, lâcher du lourd.

Pour Raekwon du Wu Tang Clan, c’était une vraie figure : "Ce que B.I.G. signifiait pour le hip-hop, c'est que ce type sorti de nulle part s’était transformé en quelque chose d’énorme", explique The Chef. "Son talent a tout défoncé : il savait rimer, faire du freestyle et composer des chansons. Il était vraiment smart. Et, plus important encore, il représentait New York plus que tout autre."

 Si les relations entre B.I.G. et les membres du clan Wu-Tang ont été un peu chaotiques dans les années 1990, Raekwon révèle que la tension entre le Wu et Biggie Smalls n'était pas ce que les gens en pensaient. "C'était juste une compétition amicale. Comme je le dis toujours, c’était du genre Wendy's contre McDonald's, mais c'est une icône. Une véritable icône." Raekwon confirme également que Biggie était le leader du hip-hop new-yorkais au moment de son décès. "Vous savez, à cette époque, il était le roi de New York", déclare le créateur de Wild. "Personne ne pourra le lui prendre."

Une grande part du succès de Notorious B.I.G. vient du soutien de Diddy (ex-Puff Daddy), qui l’avait signé chez Bad Boy Records. Considérant la qualité de la musique de B.I.G., avec des albums tels que Ready to Die et Life After Death, Raekwon assure que son héritage survivra. "Avec Puff, ils ont créé un mur de musique classique. Sa musique sera toujours là. Il était le Marvin Gaye de son époque… “

 Quand, avec N.W.A et Straight Outta Compton on a découvert en 1992 le gangsta rap, on ne savait pas encore qu’à force d’être aussi précis sur la qualité de la répression de la police raciste de Los Angeles, cela allait donner des idées à de vrais gangsta du coin . Ceux-là même qui emploieraient des méthodes similaires pour régler leurs différents et s’assurer la haute main sur leurs artistes. Bien sûr, Suge Knight est en tôle pour longtemps - mais on dirait bien que cela a donné des idées aux baqueux d’ici pour régler les problèmes des cités d’abord, puis des manifs de gilets jaunes ensuite. Après, nul ne sait ce qui adviendra… 

Jean-Pierre Simard le 20/09/19
Notorious B.I.G., 20 ans après …