L'AUTRE QUOTIDIEN

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Avec Drift, Agoria s'offre une aventure pop, pop, pop !

Le producteur grenoblois Sébastien Devaud s’offre un voyage au-delà de son espace de confort, en visant à la tête le hip hop, la pop, et l’electronica, en plus de son habituel registre techno. Let’s Drift together !

Il aura fallu attendre huit ans entre Impermanence et Drift pour que Sébastien Devaud, plus connu sous le pseudo d’Agoria ajoute un nouvel opus aux quatre albums précédents. et ce Drift qui risque de décontenancer les puristes, est un coup de maître. Rien moins. Mais, d’un séjour de parisien de quatre ans, il a gardé les bandes de toutes ses rencontres (après avoir collaboré précédemment avec Tricky et Neneh Cherry) et s’en est servi pour la construction de l’album qui fonctionne ici quasi systématiquement en binôme.

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Avec Drift, Agoria décide enfin de n'en faire qu'à sa tête en se libérant du carcan techno. Et c'est une sacrée réussite. Gorgé de pépites sans distinction de styles, Drift, sorti fin avril, slalome en souplesse entre pop, electronica, hip-hop et techno. Très varié, il est néanmoins cohérent, homogène, et s'écoute avec plaisir du premier au dernier titre (il y en a dix). Ce disque reflète surtout la joie qu'a eue le producteur à le réaliser en allant à la rencontre d'autres artistes. Cinq titres sont en effet des chansons, avec des invités au micro, dont un rap que Kanye West aurait pu réaliser (Call of the wild avec STS), deux délices de pop house avec les chanteuses Phoebe Killdeer et NOEMIE, un bijou d'électronica au clip somptueux (You're Not Alone avec Blasé) et un titre downtempo où l'on jurerait entendre Damon Albarn (It Will Never Be The Same avec Sacha Rudy).

Seules deux compositions sont de pure facture techno, Dominae et Computer Program Reality. Ce dernier utilise l'enregistrement d'une conférence de l'écrivain de SF Philip K. Dick dans les années 70 dans lequel il assure : "Chaque fois que nous avons l'impression d'un déjà-vu, c'est un bug de la matrice." Un sentiment que l'on n'éprouvera pas en écoutant cet album avec lequel Agoria se renouvelle comme jamais.

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Il confie à Laure Narlian pour France Info qu’il a fait de nombreuses rencontres, dont une marquante avec Jan Kounen et ses penchants chamaniques pour lequel il a écrit 3 BO (Dobermann, Blueberry, 99 Francs) : “Je suis passionné, pas forcément des autres mondes, mais plutôt des gens qui ont une vision parallèle, une vision "driftée", en marge. J'ai fait beaucoup d’expériences de conscience modifiée, mais je n’ai pas besoin de psychotropes, LSD, champignons etc. C’est juste la bande passante du cerveau qui se déplace et t’ouvre à d’autres états.”

A part cela, il reste un DJ très demandé et va ouvrir cet été les nuits d’Ibiza avec une programmation de 20 à 24 h (au Café del Mar ?) ce qui le fait bien rigoler. Agoria sera en concert le 25 septembre à Paris (Elysée Montmartre), mais aussi en DJ set le 1er juin au Rex Club, ainsi qu'en tournée le 8 juin à Cahors, le 9 juin à Dijon, le 15 juin à Grenoble, le 14 juillet à Aix Les Bains et le 3 août à Montpellier.

Advance Rapid, le 10/05/19

Agoria Drift Mercury/Universal