L'AUTRE QUOTIDIEN

View Original

Les Lignes de vie du MacVal, un espace pour les légendes mises à nu

La biographie comme force créatrice est le vecteur commun aux quatre-vingts artistes internationaux invités dans Lignes de vies — une exposition de légendes au MacVal pour observer les gestes artistiques de générations et de pratiques différentes : de la photographie à la vidéo, en passant par la peinture, l’installation, la performance ou l’écriture.

Edi Dubien, À 6h du matin l’hiver, 2017 — Acrylique sur toile — 162 x 130 cm
© Edi Dubien. © Adagp, Paris 2019.

Cette exposition s’inscrit dans une ligne de programmation qui, depuis l’ouverture du musée en 2005, s’attache à questionner les modalités et instances de construction de l’identité, ou plus précisément, des identités, initiée avec les expositions « Détours » de Jacques Monory (2005) et « Le Grand Sommeil » de Claude Levêque (2006). Avec le cycle « Zones de Productivités Concertées » (2006 — 2007) ou encore l’exposition collective « Emporte-moi / Sweep me off my feet » (2009 — 2010), il a été ensuite question d’analyser la place de l’économie ou de l’émotion dans nos existences ; puis, encore le genre (et plus précisément la masculinité) avec « Chercher le garçon » (2015) et l’idée même d’identité culturelle dans « Tous, des sang-mêlés » (2017).

Toutes les œuvres données à voir dans cette exposition collective construisent une réflexion autour de la mise en scène et de la représentation de soi et déconstruisent, analysent, critiquent ou interrogent les phénomènes et les processus qui façonnent et légitiment l’identité/les identités. Loin d’un geste narcissique ou autocentré, à travers elles les artistes reconstruisent et proposent, plus que de nouvelles identités, des identités choisies. Un geste politique de reprise en main de la narration de sa propre légende.

Frank Lamy

Sépànd Danesh, Léviathan, 2017 — Huile sur toile — 80 x 60 cm© DR.

“On a trinqué à Ulysse. Et tandis que Lestrange lisait au hasard des passages du livre, avec l’ivresse légère, dans la fumée des cigarettes, je me disais : moi aussi, il faut que je raconte. Vivre ou raconter, a dit quelqu’un. Mais non : raconter, ce n’est pas le contraire de vivre. On ne brise pas l’élan de ce qu’on vit en le racontant. Au contraire, ce qu’on raconte décuple l’élan. Je veux bien, mais aussi, comme Ulysse, me perdre en chemin, m’égarer dans les bordures d’ombre. Raconter, me disais-je, fait partie du chemin : raconter élargit l’aventure et l’ouvre à tous les chemins.”

Yannick Haenel, Cercle, Gallimard, 2007, Folio, 2009, p. 84

Si la réflexion sur l’identité vous branche, vous y trouverez une multitude de voies pour dire la particularité, l’idiosyncrasie et l’idée de se construire pour exister et le montrer; dans sa vie comme dans son œuvre. Si cela pouvait vous donner des idées pour exister, vivre et faire plus, les organisateurs auraient gagné leur pari. It’s up to you ! Recommandé … 

Jean-Pierre Simard le 16/04/19

Candice Breitz, Profile, 2017. (ici : Steven Cohen) — 3 écrans vidéos, couleur, son, en boucle — Variation A — Durée : 2’20’’. Variation B — Durée : 3’27’’. Variation C — Durée : 3’21’’
Commande du Pavillon d’Afrique du Sud, Biennale de Venise 2017. Courtesy KOW, Berlin.

Expo collective - Lignes de vies, Une exposition de légendes → 25 août 2019
MACVAL Place de la Libération 94400 Vitry-sur-Seine