L'AUTRE QUOTIDIEN

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14/35 L'Homme-Sang rêve en musique ( et en viande rouge )

Tout était musique. L’univers jouait de la lyre pour Biaise seul. Il s’était rhabillé dans la voiture de Fruit après avoir pris soin de s’essuyer le torse, les avant-bras, les mains et le sexe, enduits de foie gras. L’image de Matriona ne cessait de virevolter dans son esprit, de papillonner dans son cœur et dans son ventre. Biaise avait des sentiments. Et puis quoi encore ? L’univers était musique. Biaise était musique. Dans toutes choses il y avait de la musique. Avant le langage et le sexe, il y avait la musique. Juste derrière la viande rouge. Musique de l'aube, si douce.

Fruit l’avait déposé sur la place du marché, en montrant patte blanche au barrage policier à l’entrée de la ville. L’autocollant de l’hôpital sur le pare-brise l’autorisait à circuler pendant le couvre-feu.

Biaise n’avait pas sommeil. Les effets de la came ne s’étaient pas complètement dissipés, il planait encore. Rappel : ce n’est pas le moment de tomber dans la dope, tes moyens ne te le permettent pas. Une addiction peut en cacher une autre.

Matriona était une sacrée came.

Musique de la ville encore endormie. Valse lente, triste. Biaise avait envie d'embrasser quelqu'un et il n'y avait personne dans les rues.

Musique de ses pas, de ses semelles qui battaient le pavé, alors qu’il titubait un peu au milieu de la chaussée, l'âme légère et joyeuse. Sucrée, si elle avait un goût. De la chantilly.

Musique dans la tête, les riffs de cuivres qu’il fredonnait, les martèlements de batterie qui lui creusait l'appétit. Biaise avait faim.

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Musique d'un bon steak saignant, qu’il comptait savourer à pleines dents. A six heures du matin, ce n'était pas dans la poche, aucun commerce n’ouvrirait ses portes avant une heure. Au pire, il devait bien lui rester des barquettes de viande sous cellophane en réserve dans le compartiment réfrigérateur du frigo. Sa trousse de premier secours. Au pire, il s’en contenterait. Il sucerait un ou deux steaks comme amuse-gueule. Faire gaffe à leur origine et aux additifs, ils ne sont pas très à cheval sur la qualité dans la grande distribution, les managers ne sont pas des écuyers.

Musique de ses derniers trémolos, lamento.

Il y avait de la musique pour tout et toutes les créatures.

Comme celle, grinçante et angoissante, du monstre que Biaise a aperçu, éberlué, se glisser entre les grilles d'un soupirail. Tout droit sorti des Enfers de ses récents cauchemars. Enorme, noir, les poils mouillés et huileux, dressés sur son échine comme des pics à glace. Sa longue queue, un fouet interminable, balayait le sol. Le rat avait grimpé sur le trottoir, s'était arrêté et tourné vers lui. Ses moustaches en fil de fer et ses narines frémissaient de haine. Ses petits yeux ronds, méchants et rouges le fixaient. Biaise s’est figé sur place. Puis le monstre a bondi au milieu de la rue. Il lui barrait le passage. Pour une raison connue d'elle seule, la sale bête le provoquait. Elle avait peut-être flairé quelque chose de pas sain chez lui. D'anormal. Elle s’est campée sur ses pattes arrières, a ouvert sa gueule et poussé un couinement horrible. Biaise n’éprouvait ni inquiétude, ni peur, mais cultivait une aversion des rats. Leur gueule pointue lui rappelait celle de certains hommes, trop malins, à l'intelligence fourbe. Toutefois il a relevé le défi. C'était pas un foutu rongeur qui allait se mettre en travers de son chemin.

Biaise a fait de grands moulinets avec les bras. Aussi gracieux qu'un albatros au décollage et l’air aussi menaçant. Avec la bouche, il a produit tout un éventail de drôles de sons qui se voulaient effrayants. Le monstre en avait certainement vu et entendu d'autres, il est resté sans réaction. Visiblement, ce n'était pas de cette façon que Biaise allait le renvoyer dans le ventre de la ville, qui l'engraissait et le mutait en bête de l'apocalypse.

Biaise a décidé d'employer les grands moyens. Pour décocher le coup de pied qui propulserait le rat à l'autre bout de la rue, il devait au préalable stabiliser sa jambe gauche, qui lui jouait des tours en se dérobant sous son poids. Il a eu un soudain coup de mou. Tout flagada. Les genoux en coton. Le contrecoup des abus de la nuit, certainement. Lessivé par l’alcool et la came. Et le trop plein d’émotions. Personne ne l’avait su, mais Biaise avait joui dans le cygne en foie gras. Il était vidé. Cette faiblesse a été fugitive, il a vite repris le dessus. A l’instant où il est parvenu à garder un appui à peu près solide, le bruit d'un pétard ou d'un bouchon de champagne qui sautait l’a pris par surprise. Biaise a manqué se ramasser la gueule par terre tandis que le rat faisait un bond, effectuait une pirouette arrière et retombait de façon étonnante, les quatre pattes écartelées. Quand Biaise a retrouvé son équilibre, il a fait quelques pas et regardé la bête. Le rat faisait moins le malin. Il ne bougeait plus d'un poil. Biaise a fléchi les genoux et observé l’amas de chair. Qu'est-ce qui avait bien pu lui percer les boyaux et le couper presque en deux ? Avait-il développé à son insu des pouvoirs paranormaux, du style éclater à distance ce qu’il souhaitait par la seule force de la pensée ? Non, ça ne lui avait pas traversé l'esprit de le réduire en bouillie, mais le rat tombait à point en répondant à l’appel de son estomac. Sa chair s’offrait à lui. Alléchante. Il était alléché. Biaise a retroussé les lèvres. Le rat pourrait constituer un complément alimentaire de base dans les moments de petit creux. Il le porta à sa bouche en le tenant par la queue. La partie supérieure du corps s’est détachée avant la première bouchée et s’est écrasée au sol dans un bruit mou.

Biaise a lâché la queue et renoncé à son premier repas matinal.

Il a tendu l’oreille. Plus un bruit. Il s’est redressé, jetant un rapide coup d'œil à droite et à gauche. Il faisait sombre. Les réverbères semaient des tâches blanchâtres sur les façades et la rue. On ne distinguait rien de spécial. Curieux, Biaise est revenu sur ses pas, à la source du bruit, à une quinzaine de mètres derrière lui.

Alors il a aperçu une silhouette. Elle l’observait. Il s’est approché. Il la distinguait mal. C'est à peine s’il devinait ses yeux. Le visage était aussi noir que le reste du costume qui épousait les formes minces du corps. Toutefois Biaise aurait été incapable de préciser son sexe. Un truc clochait, et ce n'était pas la question de trancher entre sexe masculin ou féminin. Une cagoule à la con masquait les traits, comme dans un film de série Z mexicain. On n’était pas au cinéma, bien que la nuit qui venait de se dérouler aurait pu servir de scénario à une chouette série B. La silhouette n'avait pas la carrure d'un catcheur. Les créatures malfaisantes ne hantaient pas les rues. Biaise s’est dit que c'était un petit plaisantin, sortant d'un bal masqué ou d'une fête. Non, un cambrioleur. L'hypothèse lui a paru tirée par les cheveux, mais dans le doute, il a choisi cette option. Immobiles, à moins d'une dizaine de mètres l'un de l'autre, Biaise s’est décidé à parler.

- Besoin d'un coup de main ?

Rien trouvé de plus original à dire. Comme si son cerveau s'était mis sur pause et assurait le service minimum. L'androgyne longiligne n’a pas bronché. Un timide, un snob, un muet ? Il a levé lentement le bras et pointé quelque chose dans la direction de Biaise. Sa main tenait un objet noir. Un jouet ? Biaise a plissé les yeux. Et le jouet a craché un son terrible qui s’est répercuté dans son crâne. Quelque chose l’a frappé l'épaule. Une sorte de coup de poing, une percussion invisible. Biaise a encaissé le choc puis a jeté un œil sur son épaule. Un trou dans sa veste. Il pouvait passer le doigt au travers. Une balle ! Un coup de feu ! L’homme ou la femme ou l’asperge humaine venait de lui tirer dessus. Biaise a éclaté de rire. C'était plus fort que lui. Incroyable ! Une révélation. Il y avait donc des bons côtés dans son infortune. Comme pour les coups ou les fractures, il ne ressentait rien. Pas de douleur. A peine une légère sensation de brûlure quand le projectile l’avait atteint. Effacée aussitôt. La balle avait dû ressortir sous la clavicule. Il vérifierait plus tard.

Le tireur a marqué un temps d'arrêt, ahuri. Il a secoué la tête en grognant. Il a tendu de nouveau le bras. Le son terrible a détonné une troisième fois ( La logique voulait que le rat eut trinqué à la place de Biaise lors du premier coup de feu. ) La balle s’est enfoncée dans le flanc, côté droit. Cela a fait un bruit de succion. Le même que produit la bouche en cul de poule en aspirant les spaghettis, sauf que ce spaghetti faisait au moins du 9mm de diamètre. La balle était entrée dans le gras comme dans des rillettes en perçant la chemise. Si elle était ressortie, Biaise était bon pour un autre trou au dos de sa chemise et de sa veste. Bilan : une chemise et une veste neuves bonnes pour la casse, et des dizaines d’eurofrancs de foutus en l'air qui auraient pu passer dans l’achat de viande saignante. De quoi s’énerver. Etre insensible aux balles, c’était un sacré progrès, mais des trous dans des fringues neuves, c’était un gâchis sans nom. Le sang et la chair pulvérisée collée au tissu seraient impossibles à traiter. Il resterait toujours des traces.

- Ben quoi ? On joue plus ?! Tu sais quoi ? J'ai les grosses boules, tu viens de ruiner mes habits, enfoiré ! Et ça, c'est plus grave que d'avoir voulu me flinguer. La mort, tu vois, je suis habitué, je cohabite avec elle tous les jours, mais ça tu peux pas comprendre.

Le tireur est resté pétrifié sur place. Biaise sentait le serpent visqueux de la panique remonter le long de sa colonne vertébrale. Ça ne se passait pas comme le tireur l'avait prévu. Pas du tout. Il bénéficiait de circonstances atténuantes, qu’il pourrait plaider auprès de ses commanditaires. Biaise aurait dû manifester des signes de faiblesse. Il lui avait collé deux balles dans le buffet, et Biaise restait toujours debout. Pire, il avait l'air de tourner la chose en dérision. Sans demander son reste, peu désireux d'écouter le second sermon que Biaise s'apprêtait à lui délivrer, le tireur a détalé à toutes jambes. La trouille lui donnait des ailes. Biaise l’a pris en chasse. Un peu d'exercice matinal, après une nuit de débauche, quoi de plus naturel. Biaise reprenait sans doute goût à l'existence.

Au coin de la rue, le tireur a tourné la tête. C’était le gibier, mais il n'avait aucunement l'intention de se laisser attraper en pleine rue comme un lapin piégé par les feux d'un phare. Vu la corpulence de Biaise, il devait penser qu'il le sèmerait assez facilement. Cela faisait des années que Biaise n’avait pas couru. Des jambes de plomb, des os rouillés. Le souffle court, clopin-clopant, il a réussi à ne pas perdre de vue le tireur. Un exploit.

Le tireur a pris un virage en épingle à cheveux dans une ruelle puis il a bifurqué en descendant vers le Canal du midi, les berges du fleuve en point de mire. Biaise commençait à fatiguer et, franchissant la chaussée, une bagnole a fait irruption et l’a raté d’un poil. Le couvre-feu avait cessé quelques minutes auparavant. Le chauffeur a écrasé la pédale de freins, klaxonné et déversé un flot d’insultes inaudibles. Biaise a dressé un majeur en l’air, à bout de souffle, « Va te faire ! » puis il a poursuivi sa route. Le tireur arrivait aux abords du canal. Il a fait un mauvais choix. Quelque chose avait misé contre lui. Le hasard ? Le destin ? La vie est capricieuse et tient à un fil.

En voulant emprunter le pont mobile enjambant le canal de l’autre côté de la chaussée, il a traversé sans prendre garde, une seconde bagnole a jailli et l’a percuté dans les jambes, à soixante-dix kilomètres heure. Il n’y a pas eu de cri. L’homme est parti en salto arrière, comme s'il avait été une quille humaine propulsée en l'air par une énorme boule de billard. Un bond impressionnant. Il est retombé sur le dos, en s’écrasant sur le capot puis il a glissé au sol, complètement démantibulé. Il ne bougeait plus. Du sang a commencé à se répandre autour de son crâne. Sa tête et ses membres faisaient des angles incompatibles avec les articulations, un os jaillissait de son tibia. Biaise en a conclu qu'il était mort sur le coup. Il avait assisté à la scène rencogné dans le renfoncement d’une ex-cordonnerie, sans plus bouger, plié en deux, les mains sur les hanches. Ses poumons sifflaient. Sa gorge était un cactus en feu. Sa bouche une rose des déserts. Tout juste s’il ne crachait pas du sable. Putain, il aurait bu n'importe quoi, vendu son âme au diable pour un verre d'eau. C'est dire à quel point il avait les idées peu claires, il n’était pas dans son état normal ( mais lequel ? ). Biaise ne comprenait toujours pas cette obstination à vouloir lui faire la peau. Les dingues couraient les rues.

Sur cette voie, à cette heure très matinale et sous un faible éclairage, la limitation de vitesse était un leurre, le tireur venait de l'apprendre à ses dépens. Il ne devait pas être familier avec la conduite en ville. « Un rat des champs, peut-être. »

Un jeune homme, d’après le peu que Biaise distinguait, est sorti du véhicule sans se presser, très calme. Il a jeté un œil sur la cuvette qui déformait le capot, tapé dans les pneus avant, puis s'est avancé vers le corps inerte. Biaise a supposé qu'il avait tiré une conclusion identique à la sienne. Le jeune homme a examiné l’allongé sous toutes les coutures. Après une douzaine de secondes, il a tiré un téléphone portable d'une poche de son blouson. Biaise a observé qu’il ne composait pas de numéro. Côté passager, une jeune fille est sortie puis est allée le rejoindre. Le couple a échangé quelques mots et s’est accroupi dos au cadavre, tout sourire. Une image d’harmonie sentimentale. Le jeune homme a tendu le bras, le téléphone portable tourné vers eux. Le flash les a illuminés. Le selfie ferait un putain de buzz sur les réseaux sociaux.

Biaise a décidé de battre en retraite. Il en avait assez vu. Cette journée, commencée comme dans un rêve, n’avait pas tenue ses promesses. Renfrogné, il est rentré chez lui.

La mort ne lui avait pas coupé l'appétit, pas plus que la minable tentative d’assassinat. Il n’était personne, alors pourquoi vouloir le supprimer ? Son organisme expulsait la came, il le sentait. Son estomac réclamait sa ration de viande rouge.

Trois steaks dans le ventre plus tard, Biaise s’est endormi tout habillé sur le dessus de lit et a fait le tour du cadran. A son réveil, il avait une gueule épouvantable. Il passa dans la salle de bain. Il s’est déshabillé. Des petits bouts de chemise étaient restés accrochés aux plaies à l’épaule et à l’aine. Il restait insensible. Avant de s’intéresser à ses blessures, ça pouvait attendre, il s’est accordé une séance d’une demi-heure de congélateur. Il a laissé dériver ses pensées sans parvenir nulle part, « Au point mort. » Peut-être qu’il n’y avait plus besoin de motif pour supprimer quelqu’un. La folie de la violence était contagieuse. Une épidémie.

De retour dans la salle de bain, Biaise a retiré avec précaution les bouts de tissu collés sur les trous à l’entrée et à la sortie des balles en se contorsionnant face au miroir. Il a fait l’heureux constat que les plaies ne saignaient pas. Elles apparaissaient dans un panaché de noir et de bleu. C’était moche à voir. Il les a badigeonnés de Betadine et les a tamponnées avec du coton. Une fois propres, légèrement jaunies, il les a examinées. Il était resté de marbre, sans éprouver la moindre souffrance. Curieux, il a glissé le bout d’un doigt dans le trou à l’aine. Aucune sensation. Miraculeux. Deux trous supplémentaires perçaient son anatomie, des trous de rien du tout ( mais ne comptaient-ils pas double ? ) et la question était de savoir si poser des compresses et de la gaze serait d’une quelconque utilité et Biaise en a conclu que non, pas la peine, son corps se chargeait de la maintenance des p’tits trous, des p’tits trous, toujours des p’tits trous. Guilleret, il s’est assis pour écouter Gainsbourg chanter Le poinçonneur des Lilas, titre enregistré en 1958 et paru sur l’album Du chant à la une !, une entorse peu fréquente à ses habitudes musicales.

Le lendemain, Biaise a endossé sa panoplie d’épouvantail puis a gagné la maison de la presse. En le voyant pousser la porte, la patronne derrière sa caisse a levé les yeux au plafond et a eu un râle d’exaspération, « Calamité, le vieux dégueulasse. » C’était la bête noire des commerçants ( à l’exception de Blaniac ). Accoté au présentoir des quotidiens, Biaise a lu l’article qui l’intéressait sans que la patronne, le dos rond, ni l’employée affairée à dépoussiérer la vitrine, ne lui adressent la moindre remarque. Un homme d’une quarantaine d’années gardait le nez plongé dans Paris-Match, retenant sa respiration, et une jeune femme, délaissant l’examen de la couverture de Closer, s’est faufilée discrètement vers la sortie. Personne ne se serait aventuré à moins de deux mètres de lui. On ne louera jamais assez le pouvoir des chaussettes puantes, garantissant une autonomie des gestes et la tranquillité de l’esprit. Biaise n’a pas appris grand-chose, hormis que le mort était un homme âgé d’une trentaine d’années. Aucun papier sur lui, son identité restait un mystère. Inconnu des services de police, le journaliste évoquait un déséquilibré enfui d’un institut spécialisé, cette piste restait ouverte. Les gendarmes s’interrogeaient sur le costume, le pistolet ( un calibre de professionnel ) et les coups de feu entendus par les riverains dans la rue Delsol. Comme le tireur ne s’était pas montré très adroit, Biaise a émis l’hypothèse d’un amateur ou d’un mauvais apprenti. Sur les circonstances de son décès, la compagne du jeune conducteur ( à peine un an de permis ) corroborait le témoignage de celui-ci. Le type s’était jeté littéralement sur la voiture. Nulle part n’était mentionnée la présence d’un autre protagoniste. Un bon point. Un appel à témoins était lancé. Biaise a émis le souhait que le type qui avait failli l’écraser aurait le bon sens de se tenir à l’écart de cette histoire. Rien sur le rat. Le gros rongeur avait certainement servi de plat de résistance à un chien ou à un autre animal affamé. Bref, on pédalait dans la semoule. En l’occurrence, aucun lien n'était établi entre Biaise et le macchabée, « Pas entendu le son de sa voix à celui-là. » Peut-être que c’était aussi un sujet de sa Majesté, selon l’adage populaire qui veut que jamais deux sans trois. La loi des séries. Une idiotie de plus.

N’empêche que l’escalade dans la violence était réelle : après ses confrontations avec les deux amateurs de l’Ikeabana, on était monté d’un cran, on avait voulu lui faire la peau.

Anglais ou pas, c’était tout ce qui comptait.

Jean Songe le 7/12/19
14/35 L'Homme-Sang rêve en musique ( et en viande )

la suite lundi prochain …

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