L'AUTRE QUOTIDIEN

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Damselfrau peaufine d'étranges masques en forme de mixes culturels

Pour Damselfrau, le masque est un lieu où différents éléments se rejoignent en tant que situation. Le travail porte sur cette situation-lieu, plus que sur le masque en tant que thème ou catégorie de forme. Et le résultat en est toujours surprenant. Pas mal pour une ex-vendeuse de boutique de créateurs londonienne qui cousait ses fringues derrière le comptoir pour mieux les exhiber en boîte la nuit… 

Son parti-pris est très cohérent : Je travaille avec des masques qui sont autant des œuvres d'art autonomes que des objets d'action. Pour moi, le masque est un lieu où différents éléments se rejoignent dans une situation. L'œuvre porte sur ce lieu-situation, plus que sur le masque comme thème ou catégorie de forme. Le masque est un endroit, (voir une position plutôt… )

J'utilise aussi bien du matériel récupéré que du matériel auto-produit. J'ai utilisé de la dentelle fine, portée par l'auteure norvégienne du XIXe siècle Camilla Collett, des cheveux de coiffures de geishas japonaises vieilles de deux cents ans, ainsi que des objets de tous les jours, trouvés dans la rue. Je suis une autodidacte et trouve un grand plaisir à résoudre des problèmes techniques lors de la réalisation de mon travail. La résolution à demi improvisée d’un problème factuel est pour moi plus satisfaisante qu’une approche conventionnelle d’un matériau ou d’une technique connue.

Je suis guidé par les fantasmes qui apparaissent dans le processus de fabrication et les matériaux eux-mêmes. Ceux-ci guident mes décisions et renseignent les objets que je crée.

Le devenir du personnage en tant que jeu, entre la projection théâtrale et l'actuel port du voile, a pour effet que les masques sont aussi bien soumis à la projection du regard des autres qu'à la mienne. C'est dans cet espace précis que ces objets existent et à partir de là que j’en crée de nouveaux.

Magnhild Kennedy, de son vrai nom, est originaire de Trondheim en Norvège, elle a déménagé à Londres en 2007. À l’époque, elle travaillait dans une boutique de créateurs. Elle s’inspirait des collections de vêtements qui l’entourait et cousait ses propres vêtements derrière le comptoir, qu’elle portait ensuite en boîte de nuit. Elle trouvait son inspiration sur les dancefloor des clubs londoniens. Aujourd’hui, elle s’inspire de tout ce qui l’entoure et confectionne ses masques à partir d’objets qu’elle trouve partout, qu’ils soient précieux (dentelle, cheveux) ou totalement ordinaires. Toujours au bord d’un certain fétichisme, c’est sûr; mais la culture mix étant déjà installée depuis quelques lustres, son approche en dévoile de nouveaux pans… 

En savoir plus sur son travail, ici

Arschyle Gorky le 6/11/19
Damselfrau, créatrice de masques et designer