L'AUTRE QUOTIDIEN

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"Interférences" : une BD raconte Radio Nomade

Grande bouffée d'oxygène dans la France de Giscard, les radios libres ont été un enjeu majeur de la liberté d'expression et de la découverte de paroles et de musiques minoritaires, jamais prises en compte avant. La BD de Laurent Galandon à l'image et Jeanne Puchol au scénario revient sur une aventure ardéchoise, la bien nommée Radio Nomade. 

De petites histoires pour en raconter une plus grande, c'est un peu le principe de cette bande-dessinée, conçue comme un docu-fiction. Sur la Côte d'Opale, en 1973. les amis ados Alban et Pablo profitent de leurs vacances, au gré des ondes de Radio Caroline, la radio pirate anglaise qui émet depuis les eaux internationales.  Cinq ans plus tard, les deux comparses veulent partager la musique boudée par les radios françaises officielles et donner la parole aux bâillonnés de la société. Avec beaucoup d'idées et peu de moyens, ils créent Radio Nomade, leur radio pirate. Celle-ci émet chaque semaine d'un endroit différent pour narguer la police diligentée par l'État qui n'entend pas voir son monopole remis en question. Entre brouillage et arrestation, l'avenir de la fine équipe est plus qu'incertain. "Les personnages principaux, que l'on suit dans l'histoire, sont des personnages de fiction. En revanche, tous les événements relatés, la construction de leur radio, les rencontres avec la police... tout s'est réellement passé", explique le scénariste Laurent Galandon. 

 

installé depuis des années en Ardèche, c'est naturellement que Laurent Galandon a collaboré avec la radio associative Radio Nomade, basée à Valence, pour écrire un feuilleton radiophonique à partir d'"Interférences". Plusieurs comédiens de la région ont répondu à l'appel pour cette aventure qui complète la sortie de la bande dessinée. Pour ceux qui depuis plus de 40 ans consacrent tout leur temps et leur énergie à continuer l'aventure des radios associatives, c'est aussi une belle reconnaissance. "Nous, animateurs de radios associatives, on a parfois quelques petits complexes. Et l'air de rien, on aime bien qu'on parle de nous, parce que nous pensons que le boulot que nous réalisons est intéressant. Le feuilleton radiophonique était aussi l'opportunité que le son rejoigne l'image"explique Eric Barral, journaliste à Radio Mega

Gilles Dalose le 24/01/18 (avec Culturebox) 

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Interférences de Laurent Galandon et Jeanne Puchol,  éditions Dargaud