From Ethiopia with conscious love! Le seul côté qui pourrait agacer dans l'histoire de la compagnie 100% éthiopienne Solerebels ("Sole" pour semelle, avec supplément d'âme), c'est son parcours sans faute, qui lui donne ce côté premier de la classe éco-consciente et commerçante équitable à qui l'on a forcément envie de trouver un peu de défauts. Étant parfaitement incapable d'aller enquêter sur place, à Addis Abeba, je ne peux que parcourir le Net, où les mauvaises langues ne manquent pas, et je dois reconnaître avec un grand plaisir que personne n'a encore trouvé d'objection à la canonisation de Bethlehem Tilahun Alemu, la fondatrice de cette compagnie qui produit ses chaussures sur place, avec du coton et des artisans locaux, et en se fondant sur la tradition de recycler les pneux hors d'usage en semelles ultra-résistantes. L'embarras des belles et bonnes histoires, c'est qu'on est facilement porté à ne pas les juger seulement en termes de qualité. J'ai donc choisi dans le catalogue Solerebels une paire de sandales, et quatre paires de ce qui est sans doute le plus inattendu, des sneakers. Et je les trouve bien, vraiment bien. Pour un prix qui va de 65$ à 75 $ (et qui va en Éthiopie quasiment en entier, une fois les frais de shipping et de vente déduits, contrairement à ce qui revient au Vietnam d'une paire de Nike vendues 200$ et produites là-bas pour 10$), elles sont en même temps une excellente option esthétique et un beau geste à faire. Sans que la charité joue aucun rôle dans ce jugement. Parce que le problème de la charité, c'est quoi? C'est qu'elle entraîne à la condescendance. Alors que la condescendance ne peut jamais rendre vraiment heureux ses "bénéficiaires". La compagnie Solerebels porte un nom très smart, et ce n'est pas pour rien. Certaines de ses créations le sont. Tout simplement. Donc l'Éthiopie ne mérite pas notre charité, mais notre attention.

Unik

 http://solerebelsfootwear.weebly.com

L'éthique de la compagnie