L'AUTRE QUOTIDIEN

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En direct du labyrinthe : grandir dans l'après-révolution Iranienne

Les jeunes générations iraniennes ont été irrémédiablement marquées par la révolution intérieure et la longue guerre avec l'Irak. Ce qui va se passer ensuite reste à définir.

Mon projet parle des peurs et des effets de la révolution islamique en Iran, aussi bien que de l'impact de huit ans de guerre qui vont peser sur les générations montantes.

Je suis né le 21 juillet 1987 à Tabriz. Etre jeune en Iran impose des limitations que l'on ressent aussi bien en politique, en art, en culture, en économie, en éducation, dans l'habillement comme dans les conversations, le comportement, la féminité ou la masculinité, comme enfin dans les relations interpersonnelles et finalement la vie. Mes amis disent souvent à ce propos : " Nous sommes la génération d'après la guerre et d'après la révolution." Et le ressenti de ces événements est durablement inscrit aussi bien dans nos vie que nos âmes. 

Ce projet personnel part à la recherche des traces de la complexité et de la dépression grandissante de ma génération. Cette quête a débuté il y a des années quand, m'apercevant que la communication était coupée avec mon entourage, j'ai commencé à poser des questions autour de moi pour trouver qui j'étais.

Me servir de la photographie m'a aidé à me rapprocher des gens et de leur manière de vivre, afin de mieux comprendre ce qui se passait autour de moi. Et j'y ai découvert que la recherche de mon identité m'impliquait dans la société au point de me trouver moi-même dans les autres.

Au fil de mon enquête j'ai trouvé des ressemblances avec mes pairs. j'y ai aussi trouvé des peurs, celle du futur, de l'annihilation, de la sexualité, de la solitude, et de ne jamais trouver le bonheur. Ces peurs qui prennent le contrôle de chaque individu et de chaque identité, d'une manière à la fois unique et universelle. 

Farshid Tighehsaz

Farshid Tighehsaz est un photographe iranien freelance dont le père était déjà photographe amateur. Il a d'ailleurs commencé la photo pour comprendre la vie, à la mort de celui-ci. Son travail est à la fois centré sur les paysages et les portraits de famille. Il suit parallèlement des études de psychologie à l'Université. Sa carrière professionnelle a débuté en 2010 auprès de quelques agences de presse locales jusqu'en 2014 où son travail a connu une reconnaissance internationale auprès des : New York Times, Washington Post, Reuters, Associated Press, Agence France-Presse

Son Projet Labyrinthe a été remarqué à Riga au KOLGA TBILISI PHOTO AWARD en 2016 et son Suicide des Papillons à Riga et au Sheed Grant (Iranian social documentary photography grant) la même année.

Jean-Pierre Simard avec Lens Culture le 6/06/17

From Labyrinth: Growing Up in Post-Revolution Iran  par Farshid Tighehsaz

Plus sur son travail avec :
Email: farshid.tgpix@gmail.com
farshidtighehsaz@hotmail.com
instagram.com/farshidtighehsaz