L'AUTRE QUOTIDIEN

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Highway to Love: une BD rock, hirsute à souhait

Zoé Thouron et Jean Chauvelot, autrement dit Zède & Ji, signent avec "Highway To Love", une BD chez Casterman qui sent aussi bon le tatouage que le riff bien gras et l’amour Rome Antique avec un grand R - et en deux mots, juste pour rire -, comme dans Rock’n’roll. Enfin là, c’est en trois. Revue de détails.

Jean est au scénario, Zoé au dessin et il va sans dire que les deux sont diablement sur la même longueur d’onde, celle du titre de hard-rock de papa, celui qui vient de là, avec un serre-tête à cornes et un t-shirt déchiré d'Iron Maiden. Ils nous embarquent dans une aventure tout aussi complètement barrée que tout à fait crédible, d’une chronique de ce qui leur serait bien arrivé, tellement moult détails semblent ancrés dans le quotidien du fan de groupe de rock qui tâche.

Le point départ de l’aventure, c’est Ji qui se laisse embarquer par Zède en voiture, direction la Belgique, pour aller applaudir le plus grand groupe de rock de tout les temps. Déjà Ji est très moyennement emballé par l’affairemais, au fur et à mesure des cases démesurées de l’histoire, on se rend vite compte que son intuition était plutôt fondée.

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Au bord de l’autobiographie ou, en tout cas, d’un témoignage, il se dégage de cette BD une énergie et une folie burlesque tout à fait hilarants, un peu comme si le Atame ! d'Almodovar avait été dialogué par Audiard. Le syndrome de Stockholm, comme ultime fantasme d’une fan qui est prêt à tout pour se faire aimer de sa rock star est aussi mince que l’histoire est immensément jouissive.

On fonce à vive allure avec les délires de nos auteurs qui vont accélérant au fil des pages. Le dessin noir, gris et blanc de Zède, rehaussé par un coup de crayon rouge au bon moment, donne au récit une parfaite vivacité.

Les personnages aux gueules affirmées, autant que les trouvailles graphiques et le découpage font de cet album, un véritable moment de folie rock’n’roll. Quant à la pirouette finale, assez inattendue et fort loin du happy end convenu, elle donne fort à penser à ces courts métrages que l’on voyait en première partie de séance au cinéma avant la publicité. Avant la fin du générique, on se demande pourquoi, on en ferait pas une série !

Espérons que Zède & Ji nous lisent et nous exaucent. Sinon j’ai deux ou trois idées à leur soumettre pour les faire changer d’avis !

Richard Manière, le 14/06/17

-> Rencontre avec les auteurs, samedi 17/06/17 de 15 à 19 h, à la librairie du Carré des Bulles -19, rue de la Fontaine, 57000 Metz

Highway To Love, éditions Casterman