Parce que le Grateful Dead continue de désespérer les punks de partout pour leur musique fluide et crispante, j'aime beaucoup - surtout les live - et avec la BO du documentaire éponyme de Amir Bar-Lev à sortir bientôt, il faut dire que je me régale. Même si elle effectue des coupes sombres, autant à l'image qu'au son dans l'histoire de ce groupe. Mais bon, l'idée du titre en référence au plus bel article écrit par Rolling Stone sur le phénomène hippie de la côte ouest est déjà un indicateur valable. Mais pas le seul, on développe. 

Si on a découvert le Grateful Dead avec les deux morceaux du Zabriskie Point d'Antonioni, ( le solo de Garcia sur le clip ci dessus et la version de Dark Star en avion), on entre ici dans une autre dimension, dont la séquence du film précité ne donnait qu'un vague - mais somptueux -  aperçu du début de carrière. Le documentaire ne s'attachant qu'aux meilleurs moments du groupe et de son histoire, il zappe pas mal de standards dont Truckin, Sugar Magnolia et Casey Jones. Mais on y gagne quelque part au change, toutes les versions ici se chargeant d'en faire un best of assez somptueux. 

Album et film ne se focalisent pas sur toute la carrière ( 30 ans c'est long) mais ne choisissant soigneusement les versions - et en remplaçant celles faiblardes des albums ( souvent le cas au fil des 70's) les live balancent grave et offrent toute la palette déployable par le groupe- du simple bluegrass aux expérimentations côté musique contemporaine ou expérimentale - l'album documente bien le fait. Et c'est justement l'intérêt du groupe de proposer à ses deadheads de suivre des fils et des pelotes au long de morceaux immenses par la durée et les choses qui s'y développent. Quand c'est raté, il faut écouter certains albums revisités par les intégrales livedes Dave's Picks - ça craint velu… mais quand ça marche ( comme partout ici ) c'est carrément grand. L'amateur ira d'ailleurs chercher des traces du Live at Cornell de 1977 pour comprendre et apprécier. Maintenant, on a plutôt hâte de voir ce film de quatre heures, (pour lequel un demi acide devrait faire l'affaire) La seule vraie réussite du mouvement hippie est du côté de ce groupe qui a tout mis en œuvre pour vivre selon ses critères et l'a réussi au long de 30 ans de carrière. Pas mal, non ?

La version proposée par Amazon offre un troisième disque en complément, album orienté jamsavec une version de 20 minutes de Eyes Of The World datée du 6/08/1974 au Roosevelt Stadium du New Jersey. Et son petit bonus avec deux inédits : le Stella Blue daté du 5/07/81 à  Oklahoma City et un Days Between du 8/10/94 au Madison Square Garden new-yorkais.

Jean-Pierre Simard le 31/05/17

Long Strange Trip / the Untold Story of the Grateful Dead - Grateful Dead