La Seine St-Denis danse toujours contemporain en 2017
Entre culture populaire et interrogations sociétales, les Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis 2017 rassemblent 29 chorégraphes, proposent 8 créations, et 9 premières de spectacles en France. Elles permettent d’accueillir 11 chorégraphes qui peuvent ainsi faire découvrir leur travail au grand public. Un coup d'œil pour sentir le pouls du monde/ de la danse. C'est juste là…
Parmi les créations présentées, le chorégraphe catalan Pere Faura propose une pièce pour huit danseurs, Sweet Tyranny, inspirée autant de la danse contemporaine que de la culture populaire. Pere Faura s’approprie ici les comédies musicales des années soixante-dix et quatre-vingt pour porter un regard critique sur les rapports entre danse, fête, travail, liberté individuelle et contraintes collectives.
De nombreux projets internationaux sont réunis dans ces prochaines rencontres, avec une attention portée à la forme du solo. Ainsi, Le Colombier à Bagnolet s’apprête à accueillir des propositions certes courtes mais sans aucun doute très intenses, venues d’Iran, de Corée, du Japon, d’inde, du Canada ou d’Irlande. Telles celles du collectif iranien Maha ou de la chorégraphe indienne Mallika Taneja, traitent de la situation de la femme en Inde et en Iran, alors que Michel Schweitzer et Charlotte Vincent ont décidé de mettre au centre de leurs spectacles respectifs Keep Calm et Virgin Territory, l’enfance. Le premier réunit des enfants âgés de 10 à 13 ans et se présente comme une performance destinée à être écoutée par un public d’adultes. De nature différente, le second montre les effets du monde numérique actuel sur les enfants, s’interrogeant ainsi sur l’omniprésence des images.
Parmi les spectacles proposés, Inaudible du chorégraphe suisse Thomas Hauert, une pièce dans laquelle la musique joue un rôle essentiel, ce dernier tenant à rendre visible sur scène tout ce que nous ne percevons pas dans une partition musicale : «Ici, précise-t-il, on entend certains de ces éléments parce qu’on les voit littéralement dans la danse. Ce sont des gestes qui les font apparaître».
Olivia Grandville, quant à elle, présente Combat de Carnaval et de Carême, une pièce pour dix danseurs créée en 2016 qui s’inspire du tableau du même nom de Brueghel l’Ancien, qui a peint les excès du carnaval rencontrant l’abstinence de la période du Carême. Combat de Carnaval et de Carême entend laisser libre cours à l’immédiateté de l’interprétation puisque Olivia Granville dirige ses danseurs en leur donnant à distance des consignes.
Avec Blanc, solo de la chorégraphe brésilienne Vania Vaneau, le spectateur est convié à partager une réflexion sur la formation de l’identité multiple et bigarrée.
De découvertes, en consécrations, un détour obligatoire pour savoir ce que réserve le front de la danse; ces mois prochains. Et ça commence vendredi 12. Programme et réservations en suivant les liens, ci dessous. On ira !
Maxime Duchamps le 10/05/17