L'AUTRE QUOTIDIEN

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Yougoslavie : les Symboles invisibles de Sylvain Heraud

Des monuments massifs élevés par les anciens états formant la Yougoslavie célébraient la venue d'une société plus antifasciste et égalitaire. Mais, en regard du passé récent, on se demande bien quel genre de progrès a été accompli à ce propos. 

Durant les années 60 à 80 , les diverses fédérations formant l'ex-Yougoslavie érigèrent des monuments mastars (on dira quasi brutalistes dans l'esprit). Ces spomeniks (monuments en Serbo-Croate) le furent à la mémoire de toutes les populations ayant lutté contre le fascisme et toutes les atrocités du XXe siècle, en vue d'un monde socialiste plus égalitaire.


Mais, dans les années 90, la guerre qui défit la Yougoslavie la fractura en plusieurs états indépendants. Certains d'entre eux furent tout simplement abandonnés, d'autres détruits. Cette série s'attache à ceux qui, en Slovénie, Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, comme en Croatie ont survécu.

Les Symboles Invisibles  pose la question de savoir ce qui a survécu au temps du message qui était le leur. Les guerres intestines ex-yougoslaves des années 90 posant d'emblée la question de l'impact que ces monuments ont pu avoir sur les relations entre les gens. Une question à poser aussi au reste de l'Europe où la tolérance et le désir de cohabiter sont quelque peu minimisés à l'heure actuelle. L'Histoire seule dira si ces symboles et leur signification ne sont pas tout bonnement devenus invisibles.

Sylvain Heraud

Né à Cannes ne 1985, Sylvain Heraud est ingénieur en technologie de l'information. Grand voyageur, il a parcouru l'Europe, l'Asie et l'Amérique au cours des six dernières années et a développé une passion pour la photo. Particulièrement sensible à l'architecture, il veut absolument faire dire aux bâtiments leur histoire et leurs secrets. Il est sans cesse à la recherche de tels endroits, tous caractérisés par des influences aussi bien politiques qu'industrielles qui sont spécifiques à chaque région. 

Jean-Pierre Simard (avec LensCulture)

Plus sur le travail de Sylvain Heraud ici et