Les géographies instables de Françoise Vanneraud
Le dessin de Françoise Vanneraud explore sans relâche un espace géographique et symbolique qui dissimule sa vraie nature : une étrange symbiose qui clapote entre social, politique et anthropologique pour s’acheminer vers un tragique contemporain. C'est bluffant.
Depuis plusieurs années mon travail s’articule autour de la perception subjective du temps et de l’espace à travers un questionnement sur les notions d’exil, d’errance, de mémoire et de temps vécu. Il est probable que cet intérêt soit le reflet d’une expérience personnelle marquée par le déracinement répété.
Chaque projet devient alors une nouvelle occasion pour essayer de soulever certaines questions ou hypothèses relatives au temps interstitiel qui compose le voyage, celui là même qui est marqué par le vécu du voyageur, ses souvenirs, sa relation à l’oubli, au doute, à la notion de réalité.
Je m’intéresse aux frontières complémentaires entre le visible et l’invisible, le tangible et l’aléatoire, l’aller et le retour pour finalement questionner les causes et effets qui convertissent voir transfigurent le paysage en territoire.
Formellement, mon travail se partage entre deux pratiques distinctes mais complémentaires: un dessin compulsif, intimiste, journalier, que j’utilise telle une base de données, me permettant de classifier mes souvenirs, archiver mes idées. Et puis un travail plus conceptuel qui se nourrit de cette matière première, afin de la transformer en des œuvres qui allient les 4 grands axes de mon travail : histoire, statistique, affect et psychique.
Françoise Vanneraud
Ici, on n'observe plus un monde en approche, mais un autre qui s'éloigne et ne s'offre plus que comme réfléchi, infléchi et défraîchi… Et l'œuvre comme consolation.
Jean-Pierre Simard le 16/03/17
Françoise Vanneraud- Géographies instables -> 15 avril 2017
La Galerie Particulière 16, rue du Perche 75003 Paris