L'AUTRE QUOTIDIEN

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Le post-punk alangui à claviers de Fufanu

Si vous n'avez pas encore entendu parler de Hrafnkell Flóki Kaktus Einarsson et de Guðlaugur Halldór Einarsson alias Fufanu, sachez déjà que Kaktus a bossé sur le Everyday Robots d'Albarn en 2014 et qu'ils ont ouvert pour Blur en 2015. Et que leurs concerts sonnent comme du New Order qui aurait enfin à appris à jouer, en provenance de Reykjavik. C'est réjouissant, on développe.

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Au départ, on trouve un duo techno, Captain Fufanu constitué des adolescents Kaktus et Gulli qui balanceun mélange bien claustro de post-punk zébré de psychédélisme et d'électro sombre qui dévoile sur scène des jolies tempêtes tourbillonnantes. Passé par une formule à cinq, on les retrouve en trio avec batteur aujourd'hui, mais les coquins ne filent pas le nom du susdit…

Sports est leur second album après le premier effort de 2015 Few More Days to Go. Et là, la prod du guitariste Nick Zinner des Yeah Yeah Yeah dégage le terrain au scalpel, là où le premier était un tantinet rugueux aux entournures. Zinner a déjà collaboré avec Scarlett Johansson ou The Hives En mixant sur les nuances des compositions, il échange les guitares corrosives avec des glaciers froids, pardon des synthés et des rythmes plus électro qui poussent bien, tout en restant méditatifs. Si apparemment, ça sonne électro froid, ce n'est que de façade, car ça finit par laisser poindre et s'installer un romantisme construit sur les tensions ( à ce titre Bad Rockets est un petit moment de montée assez hallucinant), façon In Every Dreamhome a Earthache de Roxy Music.

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Et c'est d'ailleurs ce petit côté suranné surjoué, qui fait de la pop, comme Monsieur Jourdain, sans en avoir l'air qui montre la voie choisie pour l'album. A la façon d'un Ferry en quête de la perfect pop song, ils la trouvent - plusieurs fois, avec des faux semblants; comme des faux airs de facilité qui planquent un maximum d'intentions et de polissage de prod. 

Avoir moins de trente ans à Reykjavik et le dire si bien, c'est canon. L'album est carrément addictif et le groupe à suivre - et à voir en live au plus tôt. On y sera, on vous racontera… Pour l'instant, c'est très bien comme ça et ça nous convient parfaitement; côté élagage luxueux et contraintes minimalistes tenues en laisse. 

Jean-Pierre Simard

Fufanu – Sports (One Little Indian / Sony)

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