L'AUTRE QUOTIDIEN

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Le sac de la littérature, par Claro

C'est avec une grande joie consumériste et décomplexée que je vous fais part du communiqué suivant:

Les Éditions Gallimard ont proposé à cinq auteurs français et trois auteurs américains d'écrire librement une nouvelle autour du sac comme objet littéraire. Centré sur le sac Lady Dior, objet de mode devenu icône, chaque texte offre au lecteur une vision singulière où les mots jouent habilement avec cet objet de désir.

Cette démarche forcément originale et nécessairement sympathique a donné un ouvrage dignement libre et inévitablement singulier, je suppose, dont le titre élégant est Lady. Sur le site Gallimard, l'ouvrage est référencé ainsi:

"Genre: Nouvelles et récits Catégorie > Sous-Catégorie: Littérature française > Nouvelles et récits Époque: XXè-XXIè siècle."

Sous-Catégorie: Littérature française: Outre le fait que trois des écrivains convoqués à cette célébration désintéressée et non publicitaire sont américains (aucun écrivain pakistanais ou syrien pour parler de Dior?), cette notion de "sous-catégorie" a le mérite de la clarté. On espère vivement que cette fringante initiative sera suivie par d'autres éditeurs, autour d'autres "objets littéraires" que le sac en cuir véritable, d'autres "icônes", d'autres "objets de désir", et que les écrivains sauront trouver des mots qui "jouent habilement" avec. Genre: le Rafale de chez Dassault, le Banc Incliné Anti-SDF de chez Decaux, etc.

Enfin, retenons surtout qu'il existe encore des éditeurs courageux pour "proposer à des auteurs d'écrire librement". C'est une bonne nouvelle. Faudrait juste pas que ça devienne une manie.

Claro