L'AUTRE QUOTIDIEN

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L’Aplanatarium de Joann le Guillerm

Peut-on tomber avec grâce ? Peut-on suspendre le temps ? Peut-on surprendre l’instant ? Peut-on (re)garder l’éternité ?  L’Aplanatarium que signe Johann Le Guillerm, à contempler au cœur du Château des ducs de Bretagne à Nantes, jusqu’au 25 février 2018, affirme tous ces possibles et tellement d’autres encore !

l'Aplanatarium


Machine poétique à la structure discrète, l’Aplanatarium permet de voir ces « aplanants ». Créations de papier, frêles, pliages  et découpages multiformes qui entraînés dans la chute,  deviennent des astres dansants parmi les poussières du monde. Ils créent un ballet temporel idéal, rythmant lentement les secondes éternelles, provoquant la contemplation d’une magie enfantine, sans mièvrerie. Allégorie d’une nouvelle expression : « Plus douce sera la chute », la mécanique visible, se fait oublier par sa présence et participe à un mouvement perpétuel fascinant et hypnotique. Emmené dans une histoire sans fin, l’attente de cet instant de bascule où les aplanants accompliront leur destin, celui de tomber mais pas seulement, nous fait frissonner et nous trouble, tant il nous semble familier : ce sentiment suspendu !

Si les aplanants sont issus de l’imagination fertile de Johann Le Guillerm, il en a confié la fabrication aux Nantais. Aidé et inspiré par les consignes de l’artiste, chaque aplanant contient un peu du collectif, de l’individu, rêvant de « planage ». Les mouvements aléatoires de chacun capte l’attention, leur condition de « vol », leur itinéraire dans l’espace circulaire entouré d’une sorte de tulle, intensifie et densifie le temps. Alors que l’issue semble fatale, les quelques aplanants se posent et poursuivront leur voyage dans l’un des nombreux réceptacles qui s’achemine perpétuellement dans une nouvelle ascension.

Tout est contenu dans L’Aplanatarium et le tout contient l’Aplanatarium : Notre rapport au temps, notre rapport à l’espace, notre peur de la chute, l’espoir de se relever toujours, la certitude de tout (re)commencer, avec grâce, savourant l’instant, prolongeant chaque désir, chaque plaisir pour un peu en saisir l’éternité.

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Richard Maniere le 13/12/17 -> la suite demain

l'Aplanatarium de Joann Le Guillerm -> 25/02/18
Château des ducs de Bretagne à Nantes