L'AUTRE QUOTIDIEN

View Original

Matt Crabtree voit les passagers du métro londonien comme des images de peintures Renaissance - et c'est totalement bluffant !

Aviez-vous, une seule fois, envisagé de voir les passagers du Métro en costumes du XVIe ? C'est ce qu'a réalisé avec son téléphone Matt Crabtree au cours de ses transports urbains  à Londres, certains jours de 2016, après avoir eu la révélation que certains d'entre eux auraient pu figurer, en l'état, dans des musées. Non seulement du côté de la pose, mais aussi dans la thématique de leurs propres costumes du XXIe.  Contrôle des billets !   

Un matin de 2016, alors que j'étais assis dans le métro à  Londres, au milieu d'un million de personnes vaquant à leurs occupations au cœur de la capitale anglaise, j'ai soudain aperçu une femme coiffée d'un foulard en velours,  tenant une pose aussi intemporelle que classique. Elle semblait isolée dans un  monde à part, loin de toute l'agitation ambiante. Et, de suite, m'est venue à  l'esprit l'image d'une peinture flamande du XVIe siècle.  

J'ai regardé autour de moi et me suis soudain aperçu que je pouvais voir le wagon entier transformé en défilé Renaissance. Avec ici, un Caravage voisinant, là, avec un Vermeer. Tous les passagers ordinaires de la rame, pouvaient ainsi, en un clin d'œil, se transformer en figures assez chic pour figurer sur les murs des plus illustres demeures.   

Alors, de changement en  changement, je me suis pris au jeu avec la règle suivante : tous les clichés devaient être pris avec mon téléphone, retouchés sur place par le même biais et postés ensuite sur un réseau social au cours du même voyage.

Et, bizarrement, le tube s'est avéré le parfait endroit pour tirer des portraits de la Renaissance. Baignés de la seule source lumineuse verticale, ces personnages se retrouvaient souvent tenir des poses picturales classiques, les mains sur les genoux. Et, quelle que fut leur occupation du moment (lire un journal, une police d'assurance, quand ce n'était pas consulter leur portable comme un livre de prières), les voici donc figés pour l'éternité dans la pose mélancolique qui était la leur, intemporelle et classique.  

Matt Crabtree

Karl Poppers le 14/11/17

Matt Crabtree plus sur son travail, ici