La disco-tek du space cadet Lindström
Lindstrøm revient à ses premiers amours avec une musicalité affirmée et un gros travail de production assez fascinant. A la fois vintage et spatial, le nouveau venu It’s Alright Between Us As It Is conjugue disco, tek et envolées frissonnant côté jazzy avec des voix. Genre de parfaite B.O. pour la Toussaint, que vous ayez envie de danser. Ou pas.
Si les premières minutes de l'album vous annoncent tout de go: " Dans l'espace, tu es seul mon ami. Tout seul" , cela se met tout doucement en place et finit par vous transporter. Il faut juste le temps de mettre ses oreilles au diapason d'une production super fouillée qui avance couche de son par couche de son et mêlent des trucs a priori pas clairs, pour finalement susciter l'adhésion totale par tout ce qui est mis en place, sans le laisser paraître. Entre vintage old school et avant-garde disco…
Apres l'intro courte et ambiant qui donne son titre à l'album, on bascule rapidos, avec Spire, sur un morceau à la batterie plus rapide et des sonorités électro 80’s. Le morceau est rapide et entraînant jusqu’à sa conclusion ralentie et dark.
L'arrivée des voix offre ensuite, d'un coup, une grande chaleur, comme sur But Isn’t It avec la voix légèrement enfantine de Frida Sundemo sur fond de mélodie aussi cocooning qu'elle est envoûtante. Ou bien encore avec Shinin et la voix de Grace Hall, plus mature qui installe un univers un peu plus pop/r’nb.
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Plus loin, Drift, avec son beat et les montées/descentes de synthés louche vers l’univers de Daft Punk en pleine période Discovery. Ensuite, on plonge dans l’obscurité sensuelle, presque sexuelle de Bungl (Like A Ghost). La voix de Jenny Hval joue la sexualité alors que la mélodie est plus dérangeante, plus froide presque malsaine. Carrément gothique dans l'expression.
L’album se termine avec Under Trees, par un duo d'arrangement spatial et de piano aux tonalités jazzy. Original, le beat est construit en démarquage de la mélodie du Everything in it's right place de Radiohead (écoutez bien, c'est assez flagrant!), qui monte peu a peu jusqu’au dénouement final pour une floraison de notes de synthés qui éclosent dans une douceur bienveillante; pour mieux finalement retomber dans une obscurité froide et conclure avec des sons beaucoup plus graves. Retour dans le vide, et c'est fini. Abyssal !
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Parfaite B.O. d'une série de S.F. (à venir?), It’s Alright Between Us As It Is, est un album qui n'en finit pas d'avancer des propositions au fil des titres. Le truc présent qui le rend incontournable, c'est sa façon d'effacer les frontières entre disco et tek, en en jouant savamment dans les constructions. Ici, les genres s'interpénètrent pour mieux se poser, se superposer et proposer un truc neuf. Les titres avancent masqués et on ne sait jamais où ça va partir, jusqu'à l'évidence de la fin de chaque morceau. Petit à petit Lindström a fait son nid et on ne peut que saluer le boulot gigantesque effectué pour rendre cela lisse et évident. De Kraftwerk à la disco, en passant par Orbital, Daft Punk et Gilb'R … Versatile Dreams lui serait-il dédié ?
Anyway: Space is the Place !
Jean-Pierre Simard le 26/10/17
Lindström - It’s Alright Between Us As It Is - Smalltown Supersound