L'AUTRE QUOTIDIEN

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Pochettes de disques : le trans-média au service de la musique

Un mythe urbain circule toujours, celui de la langue tirée qui sert aux Rolling Stones et serait à l'origine une œuvre de Malaval… Ce livre assez bien foutu revient sur les échanges fructueux entre l'art et la pop qui ont aidé à propager la musique par l'image. Cela sort début février, coûte 50 € , mais ça vaut sacrément le détour.

Andy Warhol dans la Factory, préparant la banane autocollante pour The Velvet Underground & Nico (1967). © Hervé Gloaguen/Rapho

Dès la naissance du modernisme, production musicale et création visuelle ont entretenu une relation des plus étroites. De L’Arte dei Rumori (L’Art des bruits), manifeste futuriste de Luigi Russolo publié en 1913, aux Rotoreliefs de 1925, les disques recto-verso de Marcel Duchamp, le XXe siècle a été le témoin des échanges de plus en plus fertiles entre sons et formes, symboles et mélodies, et entre tous les champs de la composition et de la performance.

Dirigée par Francesco Spampinato, cette anthologie des pochettes de disque créées par des artistes dévoile à quel rythme cette histoire culturelle singulière s’est écrite. Le livre présente 500 pochettes d’album et de disque des années 1950 à aujourd’hui. Signées par des artistes de l’image, qui révèlent à quel point modernisme, pop art, art conceptuel, postmodernisme et d’autres formes d’art contemporain ont imprimé leur mouvement à ce domaine annexe de la production visuelle, et ont soutenu l’industrie musicale de masse grâce à leur imaginaire essentiel évoquant spontanément la rencontre sonore.

Au fil des pages, on retrouve les hiéroglyphes urbains créés par Jean-Michel Basquiat pour Tartown, sa propre maison de disques, le graffiti de Banksy réalisé au pochoir pour Blur, le crâne de Damien Hirst, symbole créé pour The Hours, et un papillon épinglé par Salvador Dalí pour l’album Lonesome Echo de Jackie Gleason. Ils sont accompagnés par des explications claires et une fiche descriptive rappelant l’artiste, l’interprète, le nom de l’album, le label, la date de sortie et des informations sur l’œuvre d’art d’origine. Des entretiens avec Tauba Auerbach, Shepard Fairey, Kim Gordon, Christian Marclay, Albert Oehlen et Raymond Pettibon apportent un témoignage personnel sur les coulisses de ces collaborations entre artistes et musiciens.

Maxime Duchamps (avec Taschen)

Art Record Covers coordonné par Francesco Spampinato - Taschen
Relié, 29,3 x 29,3 cm, 448 pages

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