L'AUTRE QUOTIDIEN

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Joan Soriano : La bachata dominicaine à l'assaut des continents

 

La légende voudrait qu’il ait construit sa première guitare avec une bassine à friture et du fil à pêche. Déterminé le monsieur !  Et depuis, il n’a eu de cesse de propager ce son caribéen avec une guitare en fer, façon National, en alternant romance et griefs. Tenant d’un style imparable aux résonances africaines, il est le roi des pistes de danse de la Caraïbe, avec un son qui n’a que très peu à voir avec Cuba ; car il modernise celui-ci avec du boléro, de la nueva trova, des éléments pop et même du doowop..

Musicien très précoce et remarqué sur l’île dès 13 ans, Joan a monté un groupe familial: Los Candes avec frères et sœurs et s’est formé avec les stars de son registre musical. La Bachata est un style essentiel à la culture dominicaine, qui allie des influences multiples venant aussi bien d’Afrique, que d’Amérique Latine et des Caraïbes. Soriano pratique les rythmes palo et gaga en les infusant de bachata pour les rendre dansant et en faire le blues de Saint Domingue. Et il en profite pour assurer un discours politique anti-machiste et promouvoir la lutte contre le sida.

Son troisième album « Me Decidi » arrive après la sortie d’un documentaire signé de Adam Taub, The Duke of Bachata et il est aussi présent dans le Santo Domingo Blues de Alex Wolfe.  
 
Chanté en espagnol et avec une certaine proximité du son cubain, cette musique qui groove tranquille a de quoi attirer les oreilles d’ici, avec son léger décalage à l'oreille et un petit côté rustique, bien que Soriano soit à la fois maître de la tradition, tout comme son plus habile modernisateur. Intriguant.

Joan Soriano / Me Decidi

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