Autant étudier à University of Gnawa
Ex de l'Orchestre National de Barbès et fondateur de l'University of Gnawa, Aziz Shamaoui propulse un son à la croisée de toutes les afriques subsahariennes. Et ça envoie grave !
L'University of Gnawa, « c'est une université libre où le pouls commun des musiciens sénégalais, marocains, tunisiens et français se mêle sans jamais négliger ou nier l'autre »
La culture gnawa court tout au long de l'Afrique du Nord et plonge ses racines dans l'Afrique noire. Elle mélange rituel et art profane, islam et croyance locale, mélopée languissante et joie. Art syncrétique, rencontre de l'Afrique subsaharienne et de l'Afrique du Nord, le Tagnawit a aussi fortement influencé la pratique de l'islam nord-africain. Les chants mystiques et religieux mêlent ainsi les invocations à Dieu et les louanges aux saints et marabouts locaux. Sur l'origine de la Tagnawit, Aziz Sahmaoui est prolixe : « Cette musique était au départ juste des tambours et des voix, des louanges. Par la suite, le gombri est arrivé, sous forme d'accompagnement léger, jeu souple. Puis la musique a évolué : le jeu, la technique de slapper propre au gombri, qui est l'ancêtre de la basse et de la contrebasse. Aujourd'hui, le gnawa souffle sur le monde. »
Son dernier l'album Mazal claque comme une revendication : « Dans le dialecte de l'Afrique du Nord, Mazal veut dire pas encore ; mais étymologiquement, c'est ce qui dure encore, qui persiste, qui est là tout simplement. Mazal, c'est aussi se souvenir, dire tout fort : je reste encore et je demeure. J'ai surtout voulu chanter ma terre, mon pays, ma culture. Mais c'est une déclaration d'amour au monde. C'est ce que j'appelle la clémence. C'est le symbole de la bonté de la vie ».
Vive la transe !
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