L'AUTRE QUOTIDIEN

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Tendance esclave du marketing : la marque au fer rouge

Ceux qui se font tatouer sur le corps des motifs de valise, dans l'espoir sans doute de devenir des produits de luxe, de se faire upgrader, en somme, veulent devenir des humains première classe. 

Une agence de com suédoise (The Viral Company, ils se voient comme l'Ebola du marketing)  avait réussi - ça n'a pas l'air d'avoir été trop difficile - à convaincre l'équipementier sportif R...k d'offrir pour 545 euros de produits à ceux qui auraient le cran de se faire tatouer son logo pendant la Tough Viking (vraiment, que des noms à faire rêver ! l'univers, c'est vraiment le bazar), l'une des courses d'obstacles les plus importantes de Scandinavie. Celui ou celle qui osera le tatouage le plus XXL gagnera le pompon : pour 4360 euros de chaussures, survêtements ou shorts - enfin, un truc vraiment indispensable et attirant.

Sommes-nous, chers consommateurs, complètement tombés sur la tête ? Pour l'offrir sur un plateau, comme ces malheureux individus ci-dessous, à des marques ? Ou est-ce seulement la crise ? L'effet de toutes les pauvretés ? D'argent, d'esprit ? C'est le cas pour Karolyne Smith, de l'Utah, qui a vendu son front à une boîte de jeux en ligne pour 10.000 dollars. Officiellement pour payer les études de son fils. Ou cet homme sandwich qui se prend pour un Google Ad.

Quant à ceux-ci, qui n'ont pas l'excuse du besoin, mais ont seulement trouvé cool de se faire tatouer sur le corps des motifs de valise, dans l'espoir sans doute de devenir des produits de luxe, de se faire upgrader, en somme, pour devenir des humains première classe, nous pouvons leur reconnaître un peu plus de goût (le LV, c'est quand même plus joli que les tampons ugly.com), mais aucune audace (on peut dire qu'ils ne prennent vraiment pas de risque sur la marque), et devons déplorer qu'ils ne soient pour finir, que des temples de la contrefaçon, qui se prennent pour la Cinquième Avenue, alors qu'ils ne sont qu'un étal de plus dans une rue de Sukhumvit, Bangkok, où tout s'achète, et tout se vend. 

Pour en revenir à l'équipementier sportif, notre conseil : si vous voyez arriver dans votre vie quelqu'un avec son logo tatoué quelque part, partez en courant.

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