L'AUTRE QUOTIDIEN

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Ecouter/Méditer : le Deep Listening de Pauline Oliveros

"On en sait plus sur le fait d'entendre que sur celui d'écouter"

Postulat : Le son n'est que du son, mais tous les sons peuvent être musicaux. Il y a de la vertu et de l'apprentissage dans chaque son, mais nous n'écoutons pas. Nous entendons, mais ne sommes pas à l'écoute. Pauline Oliveros est une compositrice et interprète américaine, pionnière de la musique électronique des années cinquante. Elle est une des fondatrices du San Francisco Tape Music Center, où elle collabora avec Ramon Sender et Morton Subotnick. 

En combinant alors l'utilisation de la technologie la plus pointue de l'époque, comme le premier Buchla Modular Synthesizer aux environnements développés par la contre-­culture du San Francisco des années 60, Pauline Oliveros et cie ont mis au point une nouvelle théorie et une pratique musicale se situant après celle de John Cage, simplement intitulée et reconnue comme la West Coast School. Un terme qui ne tardera pas à se transformer en école minimaliste avec la présence à l'école, de deux futures stars comme Terry Riley ou Steve Reich qui y composèrent respectivement In C et It’s Gonna Rain

Depuis son arrivée à San Francisco, Pauline Oliveros n'a eu de cesse de prêcher ce qu'elle appelle le Deep Listening, une idée qu'elle pratique autant en composant qu'en jouant, mais qu'elle aimerait voir partager au quotidien par le commun des mortels, comme par les fondus de musique. Son idée : tout le monde devrait s'approprier le continuum sonore qui nous entoure dans nos vie quotidiennes. "Virer nos casques et écouteurs pour mieux écouter ce que nous entendons afin d'y répondre avec allant et spontanéité. De la même manière que pour la méditation, écouter en profondeur signifie que chaque son ou incident sonore qui m'entoure est aussi signifiant qu'il est intéressant. A un niveau d'intervention musical, cela raconte que rien n'est à exclure dans ce que les autres proposent et cela oblige à écouter avant de réagir."

Se positionner dans les flux musicaux pour ne pas les subir, et ensuite trouver comment y réagir, c'était le but des raves. Non ?

Jean­-Pierre Simard

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