L'AUTRE QUOTIDIEN

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Cachez ce réel que je ne saurais voir ! Les Tartuffe de France 2 décident de rejouer Molière

France 2 a beau le censurer, - couper au montage, cela s’appelle réécrire l’histoire, rejouer une fake cérémonie, telle que le pouvoir la rêvait, sans ce grain de sable dans les plans qui s’appelle le réel, c’est donc la réalité que la chaîne publique a prise hier en otage (mot que sa direction a osé, et que nous lui retournons), un otage encombrant dont elle a décidé de se débarrasser, peine perdue évidemment depuis qu’existent les réseaux sociaux, mais une décision grave quand même, et qui en dit long sur le désarroi du pouvoir ! - le mouvement des Gilets jaunes s'étend, et prend de nouvelles formes, au point que les officiels, dont le pâle ministre de la Culture hier, ne peuvent plus mettre les pieds dans une ville ou une cérémonie sans qu'elles soient vidées de public, entourées de police, ou bien, comme hier soir, chamboulées, retournées contre eux.

Même Le Monde commence à s'en inquiéter depuis quelques jours. L'ordre ne règne plus que par la menace, la force et le mensonge. En quoi il est faible, comme a fini par le remarquer (il aura fallu du temps) l'éditorialiste du journal officiel de la bourgeoisie qui essaie malgré tout de s'informer ailleurs que de la bouche des ministres impuissants ou déjà comploteurs du prochain coup et des nains politiques qui dirigent la République en marche. Dans deux semaines, une fois de plus, Macron sera peut-être victorieux une nouvelle fois avec les voix de 20 et quelques pour cent de même pas 50% des français. Et si ce n'est pas lui, ce sera, avec à peine plus de voix, l'adversaire qu'il aura servi sur un plateau depuis son accession au pouvoir, et qu'il essaie désormais de mimer sur des questions aussi essentielles que celles de la migration ou l'état d'urgence. Faillite en deux ans... il n'y a pas d'autre mot. Le roi est nu. Le président est seul. Même Benalla n'est plus là. Même les média qui l'avaient porté au pouvoir se font porter pâles, cela finit par se noter. Il lui reste Cohn Bendit, Goupil et Christophe Barbier. C'est tout dire. Vieilli de dix ans en six mois, il porte désormais sa défaite sur son visage. Les Gilets jaunes n'auront peut-être pas tout gagné. Macron n'a pas encore tout perdu. Mais il est clair que le perdant, c'est lui.

On attend de voir ce qui se passera à Cannes, qui sera plus bunkérisé cette année que jamais, des fois que le jaune s’invite sur le tapis rouge, à Avignon, Orange, dans tous les festivals cet été, les ferias, le tour de France, sur les plages, dans les campings, dans les bals du 14 juillet, partout. Je crois que les surprises s’imposeront.

Christian Perrot

L’Autre Quotidien
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