Certains commentent ou documentent, d'autres mentent tout simplement. Yves Ettedgui lui, agit, tout seul pour commencer. Il m'a fait entrer dans un des pires bidonvilles jamais vus à Paris "de l’autre côté de la porte d’Aubervilliers, là où c’est un peu moins dangereux ", me dit-il. Depuis trois semaines, il passe des après-midi entiers à nettoyer, à rendre un peu plus supportable ce terrible lieu de survie.

Avec un caddie trouvé sur place, il a sorti des tonnes de déchets, offre des jouets aux enfants, des jeux de cartes aux adultes, des petites lampes de poche, parlant anglais et arabe il donne des cours de français etc ... RESPECT IMMENSE ! Yves m’a contacté, avec #ExilsIntraMuros et avec bien d’autres nous allons lui apporter tout notre soutien. Aux pieds d’un des plus grands groupes financiers français, BNP PARIBAS, le long du périphérique survivent parmi les rats, dans la boue et dans le froid, des femmes, des hommes, des enfants et des bébés, des exilés ou des sans-abris, des toxicomanes ...

Le premier des responsables, c’est évidemment ce gouvernement qui laisse pourrir la situation en pensant les élections ... Mais les manquements sont nombreux ...

Toujours la même histoire, toujours la même rengaine. L'indifférence et l'inaction face à l'inconcevable et l'inacceptable. Les plus démunis, les plus pauvres et les faibles sont privés de tout et surtout de leurs droits les plus élémentaires: pas d'eau, pas d'électricité et pas de sanitaires. Cette violence institutionnelle et sociétale viole le droit de tout être humain au respect de sa dignité. Quel gâchis alors que nous avons les moyens techniques, financiers et humains pour traiter ces sujets qui sont une injure faite à la République et à Paris. Nous valons mieux que ça, que cette vision égoïste, individualiste et mesquine de la société et des relations humaines. Nous ne sommes tout simplement pas à la hauteur des enjeux. Les élites politiques et administratives foulent au pied ce qui fait la grandeur et la singularité de la France dans le concert des Nations.

Messieurs Macron et Philippe, vraiment, « vous êtes sérieux ? »

Marc Melki, écrit avec Yves Ettedgui.
Photos Marc Melki

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A bientôt. ©Marc Melki