Arrestation de deux membres de L214 dans un abattoir des Yvelines
Éternel malaise des autorités devant les lanceurs d'alerte ! Les vidéos tournées dans les abattoirs clandestinement par le collectif L214 - comment les auraient-ils tournées avec la bénédiction des propriétaires ? - ont eu un impact énorme en montrant de manière indéniable ce que tout le monde s'était efforcé de bien cacher : le prix réel en souffrance des animaux de la viande qui finit dans notre assiette (et souvent dans les poubelles). Des abattoirs ont été fermés par les autorités, qui feignent à chaque fois d'être surprises par les mauvais traitements qu'elle découvre dans les vidéos, alors qu'elle est sensée elle-même faire le travail d'inspection dans lequel un collectif militant est visiblement bien plus compétent et efficace qu'elles ! On devrait donc remercier L214 pour son travail qui bénéficie à toute la société, seulement voilà, le droit à la sacro-sainte propriété privée s'oppose justement à ce que leur travail soit fait. Il faut donc prendre des risques, ce qu'ils font. Et c'est ce qui vient de leur valoir dix-sept heures de garde à vue après leur arrestation devant un abattoir des Yvelines. Il va de soi que nous les soutenons.
Dans la nuit de lundi à mardi, Sébastien Arsac, co-fondateur de L214 et un autre enquêteur de l'association ont été interpellés par la gendarmerie, dans un abattoir des Yvelines pratiquant le gazage des cochons au dioxyde de carbone. Ils s'y rendaient cette nuit afin d'apporter un soutien technique à un témoin ayant lancé l'alerte. Leur matériel vidéo a été saisi. Les militants ont été placés en garde à vue pendant 17h.
Le dioxyde de carbone provoque une mort lente et douloureuse. Il ne vous sera pas permis de le voir. Derrière les murs des abattoirs, coule tranquillement, quotidiennement, le sang de milliers d'animaux pétrifiés de peur et luttant pour leur vie. Un océan de souffrance qui ne perdure que parce qu'il a lieu à l'abri des regards.
Asphyxier, électrocuter, égorger un être sensible est légal.
Mais vouloir en témoigner n'est pas sans risque.
Sans images, ces animaux n'existent pas. Ils n'ont jamais existé.
Quand l'abattoir est une boite noire, documenter ce que les animaux y subissent est une action légitime de recherche de vérité.
photo: gazage des cochons à l'abattoir d'Alès - enquête L214, 2015.
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