L'AUTRE QUOTIDIEN

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17 organisations d'aide aux migrants lancent un mouvement inédit de protestation en suspendant leurs activités aujourd'hui

Que se passerait-il si les 60 000 repas, 6 500 vêtements, tentes et duvets distribués chaque mois, les 1 200 consultations médicales et 2 800 consultations juridiques assurées chaque mois et les 2 400 nuitées solidaires permettant de mettre à l'abri une petite partie des familles et des mineurs à la rue n'étaient pas assurées ? Après avoir interpellé en vain l'Etat et de la Ville de Paris, 17 organisations lancent un mouvement inédit de protestation en suspendant leurs activités. Elles veulent ainsi dénoncer l'action des pouvoirs publics et alerter sur l'extrême gravité de la situation.

Nous vous appelons à vous joindre au RASSEMBLEMENT organisé mardi 9 avril à la Rotonde de Stalingrad, à partir de 17h pour exiger en urgence la mise en place de solutions dignes et pérennes. Un repas chaud sera servi dans la soirée.

Que se passerait-il si les 60 000 repas, 6 500 vêtements, tentes et duvets distribués chaque mois, les 1 200 consultations médicales et 2 800 consultations juridiques assurées chaque mois et les 2 400 nuitées solidaires permettant de mettre à l'abri une petite partie des familles et des mineurs à la rue n'étaient pas assurées ? ...

Et même tout cela ne permet plus d'assurer un minimum de dignité, et pour les personnes concernées ni les lois ni les conventions internationales ne sont respectées....

Ci dessous le texte du communiqué de presse commun :

Suspension des activités des collectifs citoyens et des associations intervenant auprès des personnes exilées à Paris

Face à la situation dramatique des personnes à la rue dans le Nord-Est parisien, les collectifs citoyens et les associations venant en aide aux exilé.e.s suspendent leurs activités le mardi 9 avril prochain pour dénoncer l’action des pouvoirs publics.

Depuis plus de 3 ans un cycle infernal fait de campements, de démantèlements, de dispersions et de harcèlements se développe dans le Nord-Est de Paris et dans son immédiate périphérie, avec à chaque fois, une violence accrue. Ce sont plusieurs centaines de personnes, des femmes, des hommes seul.e.s, des familles, des mineurs, qui vivent ainsi dans le plus grand dénuement.

Après des mois de discussions avec les autorités, des collectifs citoyens et associations interpellent de nouveau sur une situation qui n’est désormais plus tenable. Les personnes qu’elles accompagnent vivent sur des campements repoussés en périphérie de Paris, dans des conditions sanitaires déplorables et demeurent privées d’accès à leurs droits fondamentaux. Cette situation, dont les services de l’Etat et le gouvernement semblent se satisfaire conduit à leur dégradation physique et psychologique, et laisse les associatifs et les citoyens impuissants sur le terrain.

C’est pourtant grâce à leur action que la situation ne dégénère pas. En distribuant chaque semaine à Paris et dans sa proche périphérie près de 15.000 repas ; 1.600 vêtements, tentes et duvets ; en assurant 290 consultations médicales ; en proposant à 700 personnes une information sur leurs droits ; et en offrant à des familles et des mineurs 600 nuitées solidaires, les collectifs citoyens et associations présents sur le terrain sont de véritables acteurs de la paix sociale.

Aujourd’hui, ils n’acceptent plus de suppléer un gouvernement et un Etat défaillants dont l'action confine à une mise en danger délibérée des personnes. Ils demandent :

- Une protection et une mise à l’abri d’urgence, immédiate et inconditionnelle des exilé.e.s en errance dans le Nord-Est parisien, leur permettant d’accéder à leurs droits fondamentaux ;

- L’assurance d’une continuité de l’hébergement pour toutes les personnes accueillies dans les dispositifs, quelle que soit leur situation administrative ;

- Un accès rapide aux procédures de demande d’asile pour ceux qui le souhaitent, y compris pour les personnes sous procédure Dublin, ainsi qu’aux conditions matérielles d’accueil ;

- Le lancement d’une réflexion collective sur l’hébergement et le logement de l’ensemble des personnes à la rue afin de trouver des solutions pérennes à la situation de crise actuelle ;

- Et enfin, tant que les campements perdureront, la garantie de conditions d’hygiène dignes (sanitaires, urinoirs et accès à l’eau) ; et l’arrêt des violences policières, des confiscations et des destructions de matériels.

Ces revendications, répétées depuis des mois auprès du Préfet d’Ile-de-France et de la Maire de Paris, attendent toujours des solutions concrètes, adaptées et durables. Les collectifs citoyens et associations saluent le récent positionnement pris par la Maire de Paris et l’invitent à mettre tout en oeuvre pour faire de son territoire une véritable « ville refuge », à entrer dans l’action à la fois pour trouver des solutions et pour pousser l’Etat à agir.

Dans un contexte où ni l'intégrité physique et psychique des personnes, ni la continuité de nos valeurs communes ne semblent garanties, les collectifs citoyens et associations cesseront leurs activités, en dehors des distributions alimentaires, et organiseront un mouvement de protestation inédit le mardi
9 avril 2019. A cette occasion, ils vous invitent à un rassemblement à 17h00 sur la place de la Rotonde Stalingrad pour présenter leurs actions et le contexte dégradé dans lequel ils interviennent.

Structures signataires : ADSF ; Collectif Audonien Solidarité Migrants ; Collectif P’tits Dej’s Solidaires ;
Collectif Solidarité Migrants Wilson ; COMEDE ; Emmaüs France ; Etats Généraux des Migrations
Paris ; La Gamelle de Jaurès ; Ligue des Droits de l’Homme Paris ; Médecins du Monde ; Fédération de
Paris du MRAP ; Paris Refugee Ground Support (PRGS) ; Secours Catholique – CEDRE ; Secours
Catholique – Paris ; Utopia56 ; Vestiaire des migrants ; Watizat.


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