Un peuple désuni sera toujours vaincu. Ce qui perd le peuple français, sape sa force depuis 50 ans, c'est la lèpre du Front National.
Le jour où nous serons capables de ça, nous serons capables de tout.
Ce qui perd le peuple français, ce qui le désunit, sape toute sa force depuis 50 ans, c'est cette lèpre du Front National, soutien de Franco, de Pinochet, de l'Afrique du sud de l'apartheid, nostalgique de l'état français de Vichy et du temps des colonies, créé par des anciens de l'OAS et des collaborateurs, bras armé quand il le faut du capitalisme, inspirateur de la théorie du "grand remplacement", qui appelle on ne peut plus clairement ceux qui la prennent au mot à se préparer à la guerre civile.
Il est cependant assez malin et hypocrite pour se "désolidariser" immédiatement de ceux qui, comme son ancien candidat en 2015, - ce n'est pas il y a une éternité - passent à l'acte, un parti rempli de militants fascistes qui ont juste pris la peine d'enfiler le costume cravate pour accéder à la mangeoire des élus, sans pour autant avoir changé le moins du monde.
Voilà ce qui fait qu'en France, le peuple désuni souffre encore autant, malgré toute sa force potentielle, désormais complètement égarée.
La famille Le Pen, sur désormais trois générations, vit grassement depuis 50 ans d'avoir introduit et nourri cette désunion fondamentale sur ses objectifs dans le peuple français.
Les plus riches au pouvoir l'en bénissent tous les jours. Sans eux, ils seraient aujourd'hui en grave danger. Avec eux, ils s'arrangeront toujours, d'une manière ou d'une autre, si les vents tournaient, et ils le savent parfaitement.
Les chiliens, eux, ne nourrissent aucune de ces illusions.
Ils savent, depuis des décennies, que fascisme et autoritarisme riment avec capitalisme, et que personne n'a plus profité du régime Pinochet que ceux qui l'ont amené au pouvoir : les quelques pour cent de chiliens qui sont à la tête et sucent le sang d'un des pays les plus effrontément inégalitaires du monde développé.
Tout pauvre qui vote pour le Front National en espérant y gagner, ne serait-ce qu'en prenant les biens de quelqu'un d'autre.
Ce que le FN lui dit s'appeler naturellement "reprendre", comme on le dit pendant l'occupation de la confiscation au profit des voisins entreprenants et des autorités françaises et allemandes des biens des "juifs voleurs" - là, il s'agit, plus modestement en apparence, des allocations familiales, aides sociales ou logements HLM de gens dont le nom "ne sonne pas français", ou au moins blanc, européen, parce que Jordan Bardella, ça va, mais Adama Traoré, ou Mohammed quoi que ce soit, pas du tout.
Eh bien ces français-là, non seulement, ne peuvent faire de morale à personne, avec leur mentalité de naufrageurs et de pilleurs d'épave, mais se mettent le doigt dans l'oeil jusqu'au coude.
Pour les riches qu'ils soutiennent, sans même le comprendre et donc le savoir, ils n'existent même pas dans leurs calculs.
Pas plus que ceux qu'ils les invitent chaque jour à détester à leur place : les pas "fdesouche"... Dupont/Durand depuis 20 générations, ceux qui ne seront jamais vraiment tout à fait chez eux, là où ils sont pourtant nés, ont été à l'école, travaillent, vivent, font des enfants, gardent et promènent ceux des autres, tiennent les caisses des supermarchés, livrent des pizzas, montent les échafaudages et bâtissent les immeubles où on habite, tiennent la dernière épicerie du coin, ramassent les ordures, emplissent les premiers métros dès six heures du matin .
Il y a deux mondes.
Celui des pauvres, quelle que soit leur couleur, origine ou religion, ne croisera jamais le chemin de celui des riches, qui s'entendent à merveille entre eux quand on parle d'affaires et peut faire claquer sa carte de crédit dans les adresses les plus sélect de Paris.
Voilà le monde de dupes dans lequel font vivre un quart de la population française depuis 50 ans.le Front National et le parti au pouvoir.
Un peuple par définition pire que désuni, profondément divisé, entretenu chaque jour dans une hostilité interne sans fin imaginable en vue, chacun ne pouvant rester que ce qu'il est au départ quoiqu'il fasse, un noir, un arabe, un juif, un asiatique, un juif, et une bourgeoisie tranquillement triomphante, qu'elle soit nationale (existe-t-elle ? quel sens cela a-t-il aujourd'hui ?) ou dite cosmopolite.
Jamais les dividendes des actionnaire n'ont été aussi grands.
Ou les salaires et revenus annexes des dirigeants d'entreprise et membres de conseils d'administration aussi indécemment élevés.
Et nulle part en Europe la part du capital n'est aussi bien servie qu'en France.
D'un côté, les dividendes.
De l'autre la division.
Nourrie par l'extrême droite, dont c'est le métier et la raison d'être depuis toujours dans l'histoire, et dans tous les pays.
Désarmer les pauvres et les travailleurs par le mensonge, ou, quand il le faut, la force.
Christian Perrot