Communiqué du Comité Adama après la manifestation du 26 mai
Le 26 mai 2018 à Paris, 6 000 manifestants ont répondu à l'appel du Comité Adama à prendre la tête du cortège de la « Marée populaire » pour un #26MaiPimenté, parmi lesquels habitants des quartiers populaires, étudiants, cheminots, soignants, travailleurs ou chômeurs ont pu exister ensemble sur des bases égalitaires.
En seulement une semaine de mobilisation, avec des moyens dérisoires en comparaison du mouvement social, c'est une véritable démonstration de force.
Nous l'avons organisée en scellant une alliance avec l'Action Antifasciste Paris Banlieue, nous les remercions d'avoir toujours été à nos côtés dans la lutte. Nous remercions également Justice Pour Gaye et Justice Pour Curtis. Nous saluons aussi les différents groupes autonomes qui ont répondu à notre appel et qui ont fait en sorte d’assurer avec bienveillance la sécurité des familles, des migrants et des différents collectifs de quartiers en tête de cortège.
C'est un événement historique qui n'a pas de précédent, jamais un mouvement des quartiers populaires n'avait réussi à s'emparer d'un tel espace politique.
Seul le cortège de tête pouvait nous donner les garanties politiques de préserver notre autonomie. En se plaçant en tête, nous étions en position d'instaurer un double rapport de force : la gauche traditionnelle derrière nous et l'Etat répressif devant nous. Nous sommes fiers d'avoir préservé notre indépendance politique, si chèrement acquise par nos Ainés des luttes de l'immigration.
Nous avons réussi à nous imposer, mais surtout à imposer nos mots d'ordre politiques, dans nos slogans, comme sur la banderole de la première ligne du cortège de tête.
Les luttes contre les crimes des policiers et des gendarmes, contre la négrophobie, contre l'islamophobie, contre la gestion coloniale des Quartiers ou encore l'exigence de justice sociale sont autant de mots d'ordre que nous avons voulu mettre en avant.
La gauche, et le mouvement social d'une manière générale, refusent de mettre ces luttes au cœur de leur action politique, ils refusent de les regarder. Nous, nous les avons mises au centre de l'attention médiatique et politique.
Nous venons de créer un précédent politique, et il est fort à parier que les revendications des quartiers populaires vont commencer à apparaître dans les discours. Mais les déclarations ne suffiront pas!
Nous appelons toutes celles et ceux à gauche qui pensent que les luttes des quartiers populaires doivent être centrales, à mettre cela en pratique en se déplaçant de Paris vers la banlieue.
De Paris vers Beaumont-sur-Oise, le 21 juillet 2018 pour #LaMarcheADAMA, une occasion de concrétiser une véritable alliance à égalité. Une marche pour commémorer la deuxième année de la mort d'Adama Traoré.
« Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. »
#JusticePourAdama
#MiseEnExamenDesGendarmes
#MaréeQuartiersPopulaires
#LibérezLesFrèresTraoré
#LibérezNosSoutiens
#JusticePourTous