L'AUTRE QUOTIDIEN

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Les étudiants de Paris 7 occupent leur fac contre la marchandisation de l'université

Alors que les occupations solidaires d'universités se multiplient et que la résistance à la réforme de l'accès à l'université s'organise, un collectif occupe deux salles de l'université Paris VII Diderot (Jussieu) en vue de la création d'un lieu de vie autogéré ouvert à tou.te.s. Un lieu qui s'oppose en tous points à la multiplication des espaces payants -espaces de coworking ou fablabs- symptômes de la marchandisation des universités et du savoir. Ils demandent "un futur qui ne se résume pas à devoir se trouver un emploi et une place dans les normes". Voici leurs revendications.

Nous, collectif d’étudiant•e•s, d’enseignant•e•s et de travailleuses•eurs occupons les salles 123C et 125C du Bâtiment Halle aux Farines de l’université Paris Diderot - Paris VII.

Nous revendiquons un espace autogéré, ouvert à tou•te•s. C’est un lieu de vie en dehors des cadres institutionnels. Nous refusons d’avoir à appartenir à une association pour devoir nous investir dans la vie de la fac, et voulons également construire un espace porteur de projets, de luttes et de réflexions sur l’éducation, la société et nous-mêmes.

Nous dénonçons la séparation des étudiant•e•s en fonction de leur capital, comme avec l’ouverture d’un espace de co-working au sein des bâtiments de la fac, qui se prétend un espace ouvert mais qui oblige à la consommation à des prix inabordables, ou encore comme le FabLab dont l’accès est payant. Comme beaucoup d’autres, nous ne nous retrouvons pas inclus•e•s dans ces espaces, et c’est pour cela que nous nous approprions un lieu.

Nous voulons décider en nos termes de l’occupation de la salle, pouvoir l’aménager selon nos envies et besoins et pouvoir y accéder sans restrictions aucune, que l’on soit de la fac ou non, parce que nous pensons que ce n’est qu’en s’appropriant les espaces dans lesquels nous évoluons que nous pouvons pleinement nous construire et nous instruire. Le savoir ne doit pas être une marchandise, l’éducation ne doit pas être une commodité !

Nous voulons que cette salle soit cédée à durée indéterminée aux étudiant•e•s de la fac, et qu’elle soit entièrement gérée par elleux, sans interventions de l’administration, et sans association ou groupement officiel.

Pour que ce lieu soit le plus accueillant possible, sont exclus tous comportements sexistes, racistes, homophobes, transphobes ou oppressifs quels qu’ils soient. Nous souhaitons créer un lieu propice à la construction d’un futur qui ne se résume pas à devoir se trouver un emploi et une place dans les normes.

Nous souhaitons que ce lieu soit aussi une base pour construire la lutte contre la sélection à l’université et le système "méritocratique" qu’elle représente.

Nous appelons à la solidarité des travailleuses•eurs et des étudiant•e•s, pour nous aider à construire ces espaces partout où nous nous trouvons.

Nous revendiquons la liberté pour tout•e•s les prisonnières•ers de la Loi Travail,

Nous revendiquons l’arrêt immédiat des poursuites et expulsions des personnes sans-papiers,

Nous revendiquons l’arrêt immédiat des grands projets inutiles et imposés comme les projets Cigéo à Bure.

Des étudiant•e•s, enseignant•e•s et travailleuses•eurs de l’université Paris Diderot - Paris VII et leurs soutiens

Lire le communiqué ainsi que le compte-rendu des premières journées d'occupation sur le site Paris-Luttes.info