Ce n'est qu'un début, feuilleton politique (3)
Sorti pour la rentrée (et explosant ce faisant la banalité de l'expression), le nouveau morceau d'ACHAB est un épisode explosif de ce que nous appelons le feuilleton du monde. A supposer que les éditoriaux soient autre chose que des leçons de morale données par les directeurs de conscience agréés par les pouvoirs (ce qu'il faut penser et dont il faut se persuader pour être respectables, dans la norme, dans les rails, la modération, sur tous les sujets), des documents bruts, des signes des temps, comme ce morceau qui sonne comme un "Zéro de conduite" du vingt-et-unième siècle (à comparer avec le film de Jean Vigo, 1933, pour voir où nous a rendus le capitalisme 3.0) en disent plus long sur la crise de l'école et de cette société qui a choisi de ne plus en être une que mille éditos réclamant le retour des blouses ou appelant de leurs voeux l'instauration de la sélection à l'entrée à l'université. Comment vous le dire autrement qu'en vous montrant que le problème est encore autre ? Et que l'exaspération monte ? N'en concluez pas que nous sommes (et ACHAB non plus) partisans du "massacre". Vraiment tout le contraire. Nous sommes pour créer les conditions pour que ce genre d'horreur ne se produise pas, d'abord dans les têtes, puis dans la réalité. Ce qui suppose d'abord une autre société, avec d'autres valeurs que la guerre de tous contre tous, la réussite des forts, l'écrasement des faibles, l'humiliation des non-conformes, des "riens qui n'ont pas réussi".
Christian Perrot