L'AUTRE QUOTIDIEN

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Till Freiwald passe du portrait à la ville monumentale

Till Freiwald est un artiste allemand qui privilégie les dessins au pastel et les aquarelles monumentales. Connu pour ses portraits nécessitant une confrontation émotionnelle directe et soutenue avec le modèle, il entame depuis quelques temps une œuvre de grand format, portant sur des immeubles et quartiers, puis des groupes de personnages.

Selon lui, l’observation directe est le seul moyen de capturer l’intensité. Il crée son œuvre à l'aide d’une série de confrontations avec le modèle ou le lieu. Au départ d’un petit format, il construit ensuite autour de l’absence du modèle. Le choix des grands formats, issus uniquement de sa mémoire, lui permet de filtrer sa première impression par le biais de son œil interne.

Quand je suis sorti de l'école en 1991, je peignais à l'huile des toiles non figuratives. Mais quelque chose manquait."

Paradoxe inhérent à l’œuvre de l’artiste : les visages possèdent une force d’expression indéniable, mais sans la violence expressionniste du geste. Quel que soit leur format, ils dispensent une sérénité propice à la contemplation. C’est peut-être là l’une des qualités premières du médium choisi par l’artiste. L’aquarelle parvient avec subtilité et finesse à rendre chaque trait du visage, chaque détail le plus infinitésimal, comme s’il allait au plus près du grain de la peau, et comme si elle-même devenait une seconde peau. Mais jamais le regard ne se perd dans la vision d’un seul détail, subjugué qu’il serait par son rendu soi-disant réaliste ou hyperréaliste, car pour l’artiste, l’important est avant tout cette lumière étale qui baigne l’ensemble et qui produit cette impression de sérénité.

Mais quelque chose a changé depuis, en élargissant le champs de ses pratiques, Freiwald remet le tohu-bohu du monde dansses toiles, où dorénavant personnages et lieux signifient l'irruption de la violence et du désordre. L'œuvre est passionnante par ses étapes, comme ses transformations. Artiste à suivre…

Jean-Pierre Simard le 4/04/17

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