L'AUTRE QUOTIDIEN

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Le Black Block comme force morale : la prise d'assaut de l'abattoir Charal en vidéo

Là où d'autres ne veulent (et ne peuvent) voir que des cagoules, du noir et des "casseurs", nous célébrons l'autonomie comme force morale, prise de responsabilité personnelle, engagement à changer tout ce qu'on peut de la société, tout de suite, partout, sans en demander la permission, puisque tout est interdit (ceux qui ne le croient pas n'ont qu'à essayer : ils s'apercevront que le domaine de l'interdiction est bien plus vaste et généralisé qu'ils le pensent, et qu'ils trouveront un policier s'opposant à chacun de leurs actes : depuis l'occupation d'une salle d'université pour en faire un lieu de vie (hier à Paris 7, par exemple) à l'irruption dans les abattoirs en passant par la défense de la forêt et du village de Bure contre l'enfouissement des déchets nucléaires.

Il n'est pas indifférent du tout que les activistes de l'association 269Life Libération Animale se réclament de l'insoumission comme stratégie, et citent L'Insurrection qui vient, le livre du Comité Invisible, dans leurs communiqués. Nous l'avons déjà affirmé dans ce journal : c'est une nouvelle force politique qui naît, aux multiples branches, aux multiples formes, diverse par les désirs qui la font naître, unie par son choix d'une action directe contre les pouvoirs en place. Elle est déjà à l'oeuvre partout dans le monde, se répand comme une traînée de poudre, et singulièrement en France. 

Christian Perrot

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Il y a une semaine, 60 activistes de l'association 269Life Libération Animale bloquaient l'un des abattoirs de la société Charal durant cinq heures en occupant le couloir de la mort, retardant ainsi de trois heures l'abattage des animaux. Cet établissement fait pourtant l'objet d'un important dispositif de sécurité anti-intrusion. 

Cet acte de désobéissance non violent montre que nous, résistant.e.s pour la libération animale, avons le pouvoir d'affronter le système économique spéciste (et ceux qui le protègent), de l'atteindre et de le mettre à mal. 

Ces actions contribuent également à faire passer un message : les abattoirs ne sont pas des lieux anodins, ils résultent d'une anomalie, d'un dysfonctionnement de notre société et ne doivent pas pouvoir fonctionner sans mal. 

Nous devons être là où le massacre se passe. 

Alors il est temps d'ajouter à la sensibilisation de l'opinion publique, une attaque frontale du système et une "visibilisation" plus grande des oppresseurs mais aussi des victimes qui, tant qu'elles resteront cachées derrière des murs ou privées d'identité par l'effet de masse, ne seront pas perçues comme telles par le public.

« Là où les gestionnaires s’interrogent platoniquement sur comment renverser la vapeur "sans casser la baraque", nous ne voyons d’autre option réaliste que de "casser la baraque" au plus tôt, et de tirer parti, d’ici là, de chaque effondrement du système pour gagner en force. »
(L’insurrection qui vient, Comité invisible, éd. La fabrique, 2008)

> Images, montage et réalisation vidéo : Kévin Millot pour 269Life Libération Animale

#269LifeLibérationAnimale
#SlaughterhouseAssault
#ForceTheLiberation
#NoJusticeNoPeace

< L'INSOUMISSION COMME STRATÉGIE : L'URGENCE DE REDÉFINIR L'ESPACE DE PROTESTATION >

Le mouvement animaliste qui entend lutter contre un système d'oppression légal (et encouragé par le pouvoir en place), souhaite le faire en respectant à la lettre les zones que l'État nous autorise à investir. 
Cette déférence à l'égard du pouvoir par peur des représailles, des risques de dissolution ou d'emprisonnement, nous semble totalement contradictoire et contre-productive. 
Ainsi se soumettre systématiquement au compromis qui est le jeu des politiciens et non des résistants, au dialogue, nous plonge dans une logique de soumission au système et tend ainsi à limiter considérablement la portée des actions menées. 
Le « conflit ouvert » et l'usage de la désobéissance civile nous permettrait au contraire de faire du mouvement pour l'égalité animale une réelle force d'opposition. 
La rue n'est plus suffisante comme espace de contestation, il nous faut désormais désobéir et franchir les limites que nous assigne l'État en investissant les lieux où le massacre se déroule et se décide.

« Tout ce que je fais, je le fais pour que cela serve. »
(Michel Foucault)

#ObedienceIsSlavery
#269LifeLibérationAnimale