Kamel, Mehdi et "L'Autre", par Vincent Bonnet
Kamel Daoud revient sur sa chronique sur Cologne. C'est beau comme Mehdi Melkat balaie tout le propos de Daoud d'une seule phrase : « Nous ne pouvons pas partager nos expériences ». Sur Europe 1, revenant sur « l'enjeu majeur » de la jeunesse des pays arabes, Daoud dira pourtant exactement le contraire : cette jeunesse et celle des banlieues françaises se ressemblent, « il y a un manque de langage et de mots pour éviter la violence ». Mais vrai, un gars qui écrivait : « Je trouve la phrase 'Moi la mort, je l'aime comme vous vous aimez la vie' de Mohamed Merah, troublante de Beauté » a sans doute d'autres combats. Lesquels ? Il faut lire son papier autour du visage d'Abdelhamid Abaaoud, sa manière à lui d'approcher l'expérience du terroriste. Logique devenue folle de l'inversion du stigmate : l'indifférenciation morale. On en est là de notre rapport à l'altérité.
Vincent Bonnet
Photo Johan Jacobs
Vincent Bonnet est Docteur en sociologie et Intervenant en Thérapie Sociale. Vous pouvez le retrouver sur son blog.