L'AUTRE QUOTIDIEN

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Un Algérien décédé suite à une tentative d'expulsion forcée à Copenhague

Mercredi 22 novembre, un homme algérien âgé de 30 ans est décédé dans un hôpital de Copenhague. Embarqué de force dans un avion à destination de Paris, où il devait être transféré vers l'Algérie, il est décédé d'une tentative d'immobilisation décrite comme particulièrement violente.

Les politiques migratoires font chaque jour des morts en Europe. Lundi 20 novembre, un homme de 34 ans, d’origine algérienne, sans papier, était embarqué de force dans un avion d’Air France qui devait passer par Paris pour le renvoyer en Algérie. Dans cet avion, ce ressortissant continuait de se débattre, refusant d'être expulsé ; 3 policiers danois se mettent sur lui et l’étouffent jusqu’à ce qu’il soit inconscient. Évacué en ambulance de l’aéroport, il mourra 2 jours plus tard, mercredi 22 novembre, à l’hôpital.

Selon des journaux danois, comme le Dagens dk, plusieurs passagers présents dans l'avion lors de cet incident ont témoigné de la violence dont ont fait preuve les policiers. L'un des témoins cité par le Dagens.dk et qui se dit choqué par la scène à laquelle il a assisté, explique : "Je pouvais voir qu'il y avait trois officiers sur lui. Deux d'entre eux étaient couchés sur lui, et le troisième le retenait sur son siège". Michaël Thorvaldsson, cité par le quotidien danois, explique que la lutte aurait duré pendant plus d'une demi-heure et qu'elle a été d'une extrême violence. L'homme est décédé deux jours plus tard. Une enquête a été ouverte par une inspection générale de contrôle de la police danoise.

Ce n’est pas la première fois que l’on assiste à des violences policières et à un assassinat dans les déportations. Il ne s'agit pas d'un triste dérapage. Au Danemark, en France, les expulsions sont (presque) toujours violentes : bâillonnées, ligotées, frappées, étouffées voire même droguées, les personnes déportées ne subissent pas seulement la police du pays dans lequel elles sont expulsées, mais aussi celle de l’Europe, de Frontex à la police aux frontières.

L’enquête est en cours, et la police refuse de délivrer l’identité de la personne. Il faudra attendre la fin de l’instruction, qui prendra plusieurs mois. Non seulement, la police tue, mais elle cherche à faire taire les morts et à en faire des anonymes.

Face à la violence de ces actes, les militants danois ont décidé d’un rassemblement mardi en fin d’après midi pour engager la responsabilité de leur gouvernement, et notamment de la Ministre de « l’Intégration » Inger Støjberg, connue pour ses prises de position racistes anti-immigration, qui se félicite à chaque déportation, et qui donne les moyens légaux à sa police pour être plus violente.

En France aussi, le collectif La Chapelle Debout appelle à dénoncer la multiplication des déportations orchestrées par le Ministère de l’Intérieur, les violences policières que subissent, dans la rue et les centres d’hébergement comme dans les Centres de Rétention et les aéroports, exilé.e.s avec ou sans papiers, les politiques néocoloniales et de collaboration entre le gouvernement français et les pays d’origines des exilé.e.s (Mali, Soudan, Afghanistan, Libye). Et la collaboration d'Air France dans ces déportations. 

VV avec le communiqué du Collectif La Chapelle Debout

Voir la page Facebook du l’événement : https://www.facebook.com/events/150812478875378/

Une manifestation, à l'appel du Collectif La Chapelle Debout est organisée ce soir à 18h à Paris. Rendez-vous 18H métro Barbés. Départ 18H30, arrivée Rue de l’Évangile, prises de parole et hommage au jeune homme tué.