L'AUTRE QUOTIDIEN

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Hommage à Rémi Fraisse : tabassage en règle dans le métro parisien

Hier, un hommage à Rémi Fraisse s'est tenu place de la république à Paris. Une manifestation sauvage s'est terminée par un tabassage en règle dans le métro Ménilmontant. Selon nos informations, neuf personnes ont été arrêtées et plusieurs blessées.

Ils étaient environ deux cents place de la République, ce jeudi soir. Ils s'étaient rassemblés pour rendre hommage à Rémi Fraisse, militant écologiste tué par une grenade offensive lors d'un rassemblement contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2017. Nous expliquions dans un article publié hier, comment le procureur chargé du dossier avait requis un non-lieu, malgré les irrégularités commises par le gendarme mobile auteur du tir et les consignes de fermeté données à ces derniers qui se sont traduites par un déploiement de violences inouïe. Les personnes présentes à République demandaient que justice soit rendue dans ce dossier éminemment politique et dénoncent les violences policières qui ont fait bien d'autres morts comme celles de Adama Traoré ou d'autres jeunes hommes habitant les banlieues. Alors que l'utilisation des genades offensives a été interdite après la mort de Rémi Fraisse, ils exigent aussi l'interdiction de toutes les munitions explosives dans les opérations de maintien de l'ordre : grenades de désencerclement ou autres, qui font de nombreuses victimes.

Après le rassemblement à République, plusieurs dizaines de personnes ont organisé une manifestation spontanée qui s'est finalement retrouvée à Ménilmontant. Sur place, les policiers auraient été pris à partie et se seraient réfugiés dans un KFC (!). L'un des policiers aurait même sorti son arme de service. Des renforts ont été dépêchés sur place. Combien de policiers étaient sur place au total ? La préfecture refuse de le préciser. Mais des manifestants auraient été forcés de se réfugier dans le métro. Rejoints par les fonctionnaires de police, plusieurs auraient été sévèrement tabassés au visage, selon la page Facebook de la Meute et des témoins présents sur place. Une photo publiée par la même page Facebook, montre de larges éclaboussures de sang sur un mur de la station, témoignant de la violence déployée par la police se soir-là.

Selon des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, des personnes réfugiées sur le quai auraient été contraintes de sauter sur les voies pour s'échapper, mettant leurs vies en danger. A l'issue de ce tabassage d'une violence inouïe, selon des témoins présents, plusieurs personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Neuf selon la préfecture, mais selon d'autres sources, elles seraient au moins une douzaine. Il y aurait également eu plusieurs blessés, dont un grièvement.

Véronique Valentino