L'AUTRE QUOTIDIEN

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Action du collectif féministe INSOMNIA contre les tabous des règles

La nuit au 10 au 11 octobre, à l’occasion de la Journée Internationale du droit des Filles, le collectif féministe INSOMNIA a mené une action militante dans Paris en teignant des fontaines en rouge, pour sensibiliser le public sur le tabou des règles. Ainsi, sur de nombreuses fontaines est accroché un drap, sur lequel nous pouvons lire divers slogans visant à dénoncer l’énorme manque de considération pour un phénomène pourtant naturel.

Insomnia

« Les règles, toujours taboues depuis des millions d’années » et « Le sang de la violence ne choque pas, le sang des règles dégoûte »

Pendant près de 40 ans durant leur vie, la quasi-totalité des femmes du monde entier ont leurs règles. Pourtant, les menstruations restent taboues. Ce n’est pas la violence qui fait couler le sang menstruel, et pourtant sa seule évocation peut dégoûter. On évite de le nommer, de le montrer, d’en parler ; il est censuré dans les médias au point de devenir un liquide bleu dans les publicités pour protections hygiéniques. Honteuses de leur corps dès l’adolescence, les femmes se sentent continuellement obligées de les cacher. Nous voulons casser ce tabou et normaliser les menstruations dans les consciences.

« Les règles coûtent 23 500 € dans la vie d’une femme » et « 38% des SDF ont leurs règles »

Les règles ont un coût financier que les tabous continuent à passer sous silence. Les protections hygiéniques coûtent 23 500 € dans la vie d’une femme, somme qui reste entièrement à sa charge. De plus, qu’en est-il des femmes en situation de précarité ? Doivent-elles se passer de protections, s’en fabriquer elles-mêmes au risque de contracter des infections ou se retrouver contraintes de faire un choix entre nourriture et tampons ?

Les menstruations étant naturelles, impérieuses et une question de santé publique, les protections doivent être accessibles à toutes les filles et les femmes, quelques soient leurs moyens financiers.

« Nos règles, ils s’en tamponnent » et « Notre sang, notre souffrance… leurs règles »

Les règles peuvent être source de grande souffrance physique, voire être dangereuses pour notre santé.

Les douleurs liées aux règles sont considérées comme un passage obligé, et elles sont trop souvent ignorées ou négligées par le personnel médical. Les femmes souffrant des règles méritent d’être écoutées et prises en charge. 1 femme sur 10 est par ailleurs atteinte d’endométriose, ce qui signifie que leur endomètre se développe en-dehors de l’utérus et n’est pas éliminé intégralement durant les règles. Cette maladie, extrêmement douloureuse et souvent cause d’infertilité, bénéficie de très peu de prise en charge médicale ; les délais de diagnostic sont très longs et la recherche insuffisante.

En outre, en 2014, 22 femmes en France ont subi des chocs toxiques suite à l’utilisation de protections hygiéniques (entrainant amputation voire décès). Les marques nous culpabilisent en nous faisant comprendre que c’est nous qui n’en changeons pas assez souvent. Mais les seuls responsables sont ceux qui autorisent la présence de produits toxiques dans nos vagins.

Insomnia

Par son action, le collectif INSOMNIA exige :

· La baisse de la taxe sur les protections hygiéniques jusqu’à 2,1 %

· La gratuité des protections hygiéniques pour les filles de moins de 18 ans et les femmes en situation de précarité

· L’accès à des protections hygiéniques dans les espaces publics (rue, écoles, gares, etc.)

· Une sensibilisation sur le caractère normal des règles dès le plus jeune âge

· De la transparence sur la composition des tampons et serviettes

· Plus de recherche et d’information sur les infections et les maladies liées aux règles ainsi qu’une vraie prise en charge des femmes qui en souffrent

Le Collectif Insomnia


AU SUJET DES REGLES, LIRE DANS L'AUTRE QUOTIDIEN :

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