L'AUTRE QUOTIDIEN

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Feuilleton politique : Laurent Wauquiez et Donald Trump font reculer l'horizon infini du ridicule (2)

Laurent Wauquiez l'alpiniste

Parvenu au sommet du mont Mezenc, Laurent Wauquiez prend la pose du chasseur ayant vaincu, le regard foudroyant l'horizon, et la roche sous son pied terrassée. Le calendrier du Chasseur Français l'inspire. Il se voit déjà (on devrait dire enfin, tant son ambition fut toujours pressante) président des Républicains, en attendant que le poste de président de la République se libère (faute de grives, le chasseur mange des merles), et défie ses pâles adversaires aux primaires de venir le déloger du sommet d'où il les contemple. Il n'est jamais que le vingt-neuvième de sa "famille politique" - terme qu'ils affectionnent entre tous - à penser que la tautologie ("une droite vraiment de droite", "une droite forte", "une droite à droite toute", "une droite décomplexée", et da capo) vaut idéologie, et conduira droit(e) à la victoire, alors qu'une simple observation des déplacements des corps permet d'objecter à Laurent Wauquiez qu'à force d'aller toujours à droite, on ne fait que tourner en rond. 

Ces joyeux alpinistes (ah ! Eric Ciotti, les mains sur les hanches !), dont l'ascension en cordée du massif central veut conjurer l'habitude qu'ils ont prise de la dégringolade, iront donc à droite, où les attendent Robert Ménard, Marion Maréchal Le Pen et, espèrent-ils (mais rien n'est moins sûr), une grande partie des électeurs du Front National. On connaît donc le programme. Du haut du mont Mezenc, Laurent Wauquiez contemple les sommets de démagogie qui l'attendent. 

 

La mise en Cène de Donald Trump

Les Américains sont fantastiques !
Non mais sérieusement... ils font parler la table du bureau ovale avant de prendre une décision ? Et leur président élu se met en scène en pleine cérémonie de transmission de "La Force" entouré de douze apôtres ?
Les Français qui se projettent comme les "meilleurs alliés" des Américains n'ont pas l'air de réaliser le fossé qui nous sépare d'eux sur la place de la religion dans la société. Cette scène est impensable (ou du moins le fut jusqu'à Macron, qui évoque la "dimension christique" de la politique) à l'Élysée. Et légitimement inquiétante tant on se demande si des gens qui laissent une si grande place à l'irrationnel seront capables de raison garder.

Christian Perrot

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