L'AUTRE QUOTIDIEN

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Ne parlons pas de fascisme, c'est bien le nazisme qui est de retour

L’Europe démocratique à laquelle nous avons aspiré autrefois, avant le coup de Jarnac de Maastricht, puis de Lisbonne, perd jour après jour son âme et son honneur, rongée de l’intérieur par un cancer que l’on continue d’appeler un “rhume”... Il est temps d’ouvrir les yeux et d’entrer en résistance totale, ne serait-ce, pour commencer, en appelant les choses par leur nom véritable... Non. Ce n’est pas une nouvelle forme de Fascisme qui menace l’Europe, c’est purement et simplement un véritable néo-Nazisme.

Une des forces du Nazisme a toujours été de se servir du langage pour mieux corrompre la pensée, et une partie de l’Europe est en train d’appliquer avec une grande réussite les leçons du Dr. Goebbels. Aujourd’hui, en Scandinavie, en France, en Hongrie et ailleurs, des partis politiques, voire des gouvernements, comme en Hongrie et au Danemark, se servent d’expressions codées comme “anti-Islam” ou “Islamskritik” en danois pour cacher leur vraie nature, qui est purement et simplement raciste. Mais lorsqu’on leur fait remarquer, elles s’en défendent et accusent “la culture musulmane” - dernier exemple en date, les agressions contre les femmes à Cologne et ailleurs. Or il ne faut pas se leurrer sur le sens de “culture” dans la pensée d’extrême-droite : la culture est un atavisme, c’est à dire constituée de traits héréditaires associés autrefois à une race, aujourd’hui à une religion. C’est ainsi que se divise la “morale” de l’extrême-droite : d’un côté, les bons, blancs, chrétiens si possible, mais aussi juifs à l’occasion aujourdhui- et de l’autre les barbares de couleur, qui ataviquement ne peuvent s’adapter à la “civilisation occidentale.” Au Danemark, où je vis, cette distinction se retrouve partout, à la fois dans le gouvernement actuel, une partie de son opposition (les Sociaux-Démocrates) et dans à peu près tous les médias. Si l’on y ajoute un fort sentiment nationaliste traditionnellement entretenu à la fois par la droite et par la gauche (pour des raisons autrefois différentes, mais qui se rejoignent aujourd’hui de manière consternante), on obtient un discours où l’on divise le monde en deux : d’un côté, les “Ubermensch” civilisés et de facto moraux, et de l’autre les “Untermensch” barbares et de facto immoraux. Cette distinction n’est pas l’apanage du seul Danemark et, ce qui est plus grave, elle n’est pas perçue pour ce qu’elle est : un concept Nazi. L’Europe démocratique à laquelle nous avons aspiré autrefois, avant le coup de Jarnac de Maastricht, puis de Lisbonne, perd jour après jour son âme et son honneur, rongée de l’intérieur par un cancer que l’on continue d’appeler un “rhume”... Il est temps d’ouvrir les yeux et d’entrer en résistance totale, ne serait-ce, pour commencer, en appelant les choses par leur nom véritable... Non. Ce n’est pas une nouvelle forme de Fascisme qui menace l’Europe, c’est purement et simplement un véritable néo-Nazisme.

Sébastien DOUBINSKY

NAZISM, NOT FASCISM, IS MAKING ITS COMEBACK

One of the strengths of Nazism has always been to use the language to corrupt Thought, and part of Europe is in the process of applying with great success lessons from Dr. Goebbels. Today, Scandinavia, France, Hungary and elsewhere, political parties and even governments, as in Hungary and Denmark, use coded expressions such as "anti-Islam" or "Islamskritik" in Danish, to hide their true nature, which is outright racist. But when this is pointed out to them, they deny it and blame Muslim “culture" - as in the latest example, the assaults against women in Köln and elsewhere. But we must not delude ourselves about the meaning of "culture" in the right-wing thought: culture is an atavism that is made up of hereditary traits formerly associated with a race, and today a religion. This is the "moral" basis of the extreme-right today: on the one hand, the good, white Christians, although Jews are considered OK too, for strategical reasons; and on the other hand, colored barbarians that cannot adapt to "Western civilization" because of atavistic traits. In Denmark, where I live, this distinction is found everywhere, both in the current government, partly in its opposition (the Social Democrats) and in almost all the Media. If we add a strong nationalist sentiment traditionally maintained by both the right and the left (once for different reasons, but joining in an appalling way today), we find ourselves with a speech in which we divide the world into two: on one side, the "Ubermensch" civilized and de facto moral; and on the other the "Untermensch" barbaric and de facto immoral. This distinction is not only the prerogative of Denmark and, what is more worrying, it is not seen for what it is: a Nazi concept. The democratic Europe in which we believed before before the back-stabbings of Maastricht and Lisbon, day after day loses its soul and honor, corroded from within by a violent cancer we continue to call a “cold "... It is time to open our eyes and oppose a total resistance, that can begin simply by calling things by their real name ... No, it isn’t a new form of Fascism that threatens Europe; It is, purely and simply, a neo-Nazism.


Bilingue, Sébastien Doubinsky écrit en français et en anglais. Il a publié des romans et des recueils de poésie en France, en Angleterre et aux USA. Il vit actuellement à Aarhus, au Danemark, avec sa femme et ses deux enfants. Il ne se cache pas d'être écrivain & anarchiste (il aurait bien tort), et tient un blog : "a view from Babylon". Nous l'accueillons parmi nos chroniqueurs.