L'AUTRE QUOTIDIEN

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Félicien Rops pour faire chier Les Républicains, juste comme ça… 

Puisque la primaire de droite a donné Fillon gagnant, réjouissons-nous donc de leur remettre dans le pif ce qu'ils excécrent le plus, une remise à l'envers de la parole catholique via les poètes et les graveurs. Les textes de Baudelaire, Le Sar Peladan ou Barbey D'aurévilly les illustrations de Félicien Rops.

Peintre et graveur belge. Rops, qui avait suivi les cours de l'académie de Namur et ceux de l'atelier de Saint-Luc à Bruxelles, a manifesté très tôt des talents de dessinateur et d'illustrateur (il donne des caricatures à l'hebdomadaire satirique Uylenspigel qu'il a fondé). Après 1850, l'artiste réside tantôt à Paris, tantôt à Bruxelles ; il est nommé, en 1868, vice-président de la Société libre des beaux-arts de cette dernière ville. Vers la fin du siècle, Rops est un des dessinateurs les plus à la mode à Paris, où il fréquente de nombreux écrivains, en particulier Baudelaire (il exécutera une gravure pour Les Épaves, 1866), Huysmans et Peladan. Entre 1886 et 1893, chaque œuvre de Rops, « l'infâme Fély », envoyée au Salon suscite des scandales retentissants (Pornocratès, 1896, eau-forte et aquatinte, collection Marcel Mabille, Bruxelles).

L'iconographie de Rops s'apparente au symbolisme. Il à l'inspirationlittéraire, à transposer en signes plastiques un certain satanisme baudelairien ou le goût pour le démoniaque de Barbey d'Aurevilly. Certains motifs apparaissent souvent dans ses œuvres : le squelette (La Mort au bal, 1870, huile, Rijksmuseum Kröller-Muller, Otterlo ; La Mort qui sème la discorde, huile, collection particulière, Turin), le Diable (La Luxure, 1890, gravure, Bibliothèque royale, Bruxelles).

Rops dépeint la perversité de son époque, il crée une mythologie du péché qui deviendra une idéologie du vice et son érotisme ouvert et violent lui assure un succès considérable. Le Sacrifice de la nuit (dessin, Bibliothèque royale de Bruxelles) mêle aisément des traits pervers à une conception franche et même un peu simpliste de l'érotisme. Peladan écrira à Rops :

« J'ai vu de vous des eaux-fortes magistrales et d'une perversité si intense que moi qui prépare le Traité de la perversité je me suis épris de votre extraordinaire talent... »

Les créations les plus originales de Rops sont celles où il illustre librement des œuvres littéraires : Le Rideau cramoisi ou La Femme et la Folie dominant le monde (gravures pour Les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly) témoignent d'une inspiration plus raffinée, où l'on retrouve les meilleures tendances symbolistes de l'époque.

Mais le principal de ladémarche des Rops est là, et reste d'actualité, comme plus tard Egon Schiele, à désamorcer la morale bourgeoise par ses codes-mêmes. La représentation, mais pas dupe. Le mal- sûrement- mais tel qu'envisagé par la religion des sacristies et des servantes prises à sec après la confession. A rebrousse-poil. Et comme la droite française de 2016 se sert exactement des mêmes références pour nous parler vomis et monde du travail d'avant 1936, c'est important de le souligner. Free your mind and your ass will follow … L'avenir n'est pas dans une sexualité à rillettes.

Jean-Pierre Simard

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