L'analyse flippante de Slavoj Zizek sur les événements de Cologne
Qui sont les «huit salopards» du film éponyme de Quentin Tarantino ? Le groupe entier des protagonistes, c’est-à-dire les racistes blancs et le soldat de l’Union noir, les hommes et les femmes, les officiers de justice et les criminels : tous se montrent mauvais, brutaux, bouffis de ressentiment – et tous dans les mêmes proportions.
Le moment le plus embarrassant du film est celui où l’officier noir (joué par le superbe Samuel Jackson) raconte avec un luxe de détails, et un plaisir évident, à un vieux général confédéré comment il a tué son fils, un raciste responsable de nombreuses morts de noirs : après l’avoir forcé à marcher nu dans le vent glacé, il avait promis à cet homme blanc et frigorifié qu’il lui donnerait une couverture chaude à la condition qu’il lui fasse une fellation… Mais une fois la chose faite, il était revenu sur sa promesse et l’avait laissé mourir…
Nous n’avons donc ici, dans cette histoire relatant la lutte contre le racisme, aucun homme bon: tous s’adonnent à la brutalité la plus outrancière. Et la leçon des récentes agressions sexuelles de Cologne ne se montre-t-elle pas étrangement similaire à celle de ce film ? Même si les réfugiés sont effectivement (pour la plupart) des victimes fuyant des pays ravagés, cela n’empêche manifestement pas certains de se comporter de façon méprisable. Nous avons tendance à oublier qu’il n’y a rien de rédimant dans la souffrance: être une victime tout au bas de l’échelle sociale ne fait pas de vous une sorte de voix par excellence de la morale et de la justice.
Mais il est pour autant impossible de se satisfaire de ce seul aperçu général: il nous faut nous pencher avec plus d’attention sur la situation qui est à l’origine des incidents de Cologne. Dans «Notre mal vient de plus loin», son analyse de la situation globale suite aux attentats de Paris du 13 novembre 2015 (1), Alain Badiou discerne trois types prédominants de subjectivité dans le capitalisme global d’aujourd’hui: le sujet occidental «civilisé», libéral-démocrate et appartenant à la classe moyenne ; le sujet extra-occidental, possédé par «le désir d’Occident», qui s’efforce désespérément d’imiter le mode de vie «civilisé» des classes moyennes occidentales ; enfin, les nihilistes fascistes, ceux dont l’envie d’Occident se mue en une haine autodestructrice mortelle.
Badiou montre avec clarté que ce que les médias appellent la «radicalisation» des musulmans est fascisation pure et simple: «Ce fascisme est le revers d’un désir d’Occident frustré, organisé plus ou moins militairement sur le modèle flexible de la bande maffieuse et avec des colorations idéologiques variables où la religion tient une place purement formelle.»
L’idéologie de la classe moyenne occidentale présente deux traits caractéristiques opposés: elle se montre arrogante, persuadée de la supériorité de ses valeurs (les libertés et droits de l’homme universels menacés par les outsiders barbares), mais, dans le même temps, elle est obsédée par la peur de voir son domaine limité envahi par les milliards d’êtres vivant à l’extérieur, des populations qui ne comptent pour rien dans le capitalisme global puisqu’elles ne produisent pas de biens ni n’en consomment. La peur ici ressentie est en fait peur de rejoindre les rangs de ces exclus.
Les réfugiés, eux, incarnent la manifestation la plus évidente de ce «désir d’Occident»: leur désir n’est en rien révolutionnaire ; ils n’aspiraient à rien d’autre que laisser derrière eux leur pays dévasté pour rejoindre la terre promise de l’Occident développé. Ceux qui restent sur place tentent, pour leur part, de créer de pathétiques copies de la prospérité occidentale, comme ces quartiers dits «modernisés» avec leurs galeries marchandes et cafétérias vendant des capuccinos, que l’on trouve dans n’importe quelle métropole du Tiers Monde, à Luanda par exemple, ou encore à Lagos.
Mais dans la mesure où, pour la grande majorité des prétendants, ce désir ne peut être satisfait, l’une des options restantes est le renversement nihiliste: la frustration et l’envie se radicalisent pour se retourner en une haine de l’Occident, meurtrière et autodestructrice. Le ressentiment vengeur et violent l’emporte alors.
Badiou affirme que cette violence est une expression pure et dure d’une pulsion de mort, qui atteint son point culminant dans des actes de destruction et d’autodestruction orgiaques, leurs auteurs ne nourrissant pas la moindre vision politique alternative sérieuse. Badiou a raison de souligner qu’il n’existe aucun potentiel émancipatoire dans la violence fondamentaliste, quand bien même celle-ci se proclamerait-elle anticapitaliste: cette violence fondamentaliste, il la considère comme un phénomène strictement intrinsèque à l’univers capitaliste global, son «fantôme caché».
Le fait de base du fascisme fondamentaliste est l’envie: dans sa haine même de l’Occident, le fondamentalisme reste enraciné dans le désir d’Occident. Nous avons ici affaire au renversement classique, décrit par la psychanalyse, du désir frustré en agressivité – l’Islam ne fournissant que la forme permettant de fonder cette haine (auto)destructrice. Ce potentiel destructeur de l’envie est à la base de la distinction bien connue que Rousseau opère entre l’amour de soi (qui est naturel) et l’amour-propre, perversion consistant à se comparer soi-même sans cesse à autrui, et qui conduit celui qui s’y abandonne à se focaliser non pas sur la réalisation d’un objectif mais sur la destruction de tout obstacle à cet objectif:
Les passions primitives, qui toutes tendent directement à notre bonheur, ne nous occupent que des objets qui s’y rapportent, et, n’ayant que l’amour de soi pour principe, sont toutes aimantes et douces par leur essence ; mais quand, détournées de leur objet par des obstacles, elles s’occupent plus de l’obstacle pour l’écarter que de l’objet pour l’atteindre, alors elles changent de nature et deviennent irascibles et haineuses ; et voilà comment l’amour de soi, qui est un sentiment bon et absolu, devient amour-propre, c’est-à-dire un sentiment relatif par lequel on se compare, qui demande des préférences, dont la jouissance est purement négative, et qui ne cherche plus à se satisfaire par notre propre bien, mais seulement par le mal d’autrui». (2)
Une personne malveillante n’est donc pas une égotiste, «qui ne se soucie que de ses intérêts propres». Un véritable égotiste est trop occupé par ses intérêts personnels, son bien propre, pour perdre son temps à nuire à autrui. Le vice premier d’une personne malveillante, c’est qu’elle se préoccupe bien plus d’autrui que d’elle-même.
Rousseau décrit un mécanisme libidinal précis: ce retournement qui génère un glissement de l’investissement libidinal, le faisant se porter non plus sur l’objet mais sur l’obstacle lui-même. Un tel mécanisme me semble être celui de la violence fondamentaliste – de l’attentat d’Oklahoma City aux attaques contre les Twin Towers. Dans les deux cas, nous avons affaire à de la haine pure et dure: ce qui importait ici réellement, c’était de détruire l’obstacle – l’immeuble fédéral de Oklahoma City, les tours jumelles de New York –, et non de parvenir au noble objectif d’une société authentiquement chrétienne ou musulmane. (3)
Une telle fascisation peut exercer un certain attrait auprès d’une jeunesse immigrée frustrée qui ne peut trouver sa place au sein des sociétés occidentales, ou ne peut trouver une perspective d’avenir à laquelle s’identifier. La fascisation offre à cette jeunesse une issue facile à son sentiment de frustration: elle lui offre une vie risquée, riche en événements, revêtant le déguisement du dévouement religieux sacrificiel, le tout agrémenté d’une certaine satisfaction matérielle (sexe, voitures, armes, etc.).
Il ne faudrait pas oublier que l’Etat islamique est aussi une grande entreprise maffieuse, qui vend du pétrole, des statues antiques, du coton, des armes et des femmes esclaves, «un mélange, comme l’écrit Badiou, de propositions héroïques mortifères et, en même temps, de corruption occidentale par les produits».
Il va de soi que cette violence fondamentaliste-fasciste n’est que l’une des formes de violence liées au capitalisme global, et qu’il nous faudrait garder à l’esprit non seulement les formes de violence extrémiste à l’œuvre dans les pays occidentaux eux-mêmes (populisme anti-immigrés, etc.) mais surtout la violence systématique du capitalisme lui-même – des conséquences catastrophiques de l’économie globale à la longue histoire des interventions militaires occidentales.
L’islamo-fascisme est un phénomène profondément réactif au sens nietzschéen du terme – une manifestation d’impuissance convertie en rage autodestructrice.
Il me semble toutefois important de ne pas réduire la religion, la forme religieuse du nihilisme fasciste, à un simple trait secondaire superficiel. Le fait que le terrorisme islamiste d’aujourd’hui parte en quête de ses racines dans les textes religieux anciens (la rengaine du «Tout est déjà dans le Coran») est trompeur, c’est certain: nous devrions plutôt focaliser notre attention sur le capitalisme global d’aujourd’hui et concevoir l’islamo-fascisme comme l’un des modes de réaction à l’attrait exercé par ce capitalisme global – réaction prenant, je l’ai dit, la forme d’un renversement de l’envie en haine.
Mais la religion n’est-elle pas toujours une sorte d’habillage ? La religion n’est-elle pas fondamentalement une «forme de subjectivation» d’une très délicate situation ? Et ne faut-il pas en déduire, pour cette raison même, qu’un habillage du type Etat islamique constitue en un certain sens le «cœur même du sujet» ? C’est ce type même d’habillage qui permet aux individus de «vivre» la situation qui est la leur: il n’y a pas moyen pour eux de procéder autrement, de prendre de la distance par rapport à cette situation, distance qui leur permettrait d’envisager les choses «telles qu’elles sont».
Les réfugiés et les migrants ne doivent donc pas être trop vite identifiés à une sorte de prolétariat nomade, d’avant-garde virtuelle de cette gigantesque masse des laissés-pour-compte du capitalisme global. Les migrants (du moins la majeure partie d’entre eux) ne sont-ils pas ceux qui sont les plus fortement possédés par «le désir d’Occident», les plus fortement enferrés dans la servitude de l’idéologie hégémonique ? Ils se montrent complètement désorientés, dévorés par ces attitudes antinomiques que sont l’envie et la haine – une haine qui, en définitive, exprime son propre désir refoulé d’Occident (raison pour laquelle elle se mue en autodestruction).
Une métaphysique humaniste naïve présuppose volontiers qu’existe, sous ce cercle vicieux de désir, d’envie et de haine, un noyau dur humain «plus profond», aidant l’homme à trouver le chemin d’une solidarité globale. Les histoires abondent quant au comportement exemplaire – faisant figure d’exception – des réfugiés syriens: dans les camps de transit, ils nettoient les pièces qu’ils ont occupé avant de les laisser à d’autres ; ils se comportent de façon polie et respectueuse ; nombre d’entre eux sont éduqués et parlent anglais ; ils payent même souvent ce qu’ils consomment… Bref, ils sont comme nous ; ils ressemblent à nos classes moyennes éduquées et civilisées.
(Et ils tentent même d’instaurer des rapports de solidarité avec les Européens ; en Slovénie, les médias ont fait état de conversations entre des immigrés issus de la classe moyenne syrienne et des Slovènes qui leur venaient en aide, les premiers mettant en garde les seconds contre la majorité des autres réfugiés, décrits par eux comme brutaux, primitifs.)
Il est de bon ton d’affirmer que les réfugiés violents ne sont qu’une minorité et que la grande majorité d’entre eux montre un profond respect pour les femmes. Si cela est bien évidemment vrai, il nous faudrait néanmoins jeter un regard plus attentif sur la structure même de ce respect: quel type de femme est «respecté» ici ? Et qu’est-il attendu de cette femme dans ce respect même ? Et si une femme n’était ici «respectée» qu’à la condition (seulement à la condition) de correspondre à l’idéal d’une servante servile accomplissant sans sourciller ses corvées domestiques, de sorte que son époux aurait le droit d’exploser de fureur à la moindre velléité d’autonomie ?
Nos médias opposent généralement les réfugiés appartenant aux classes moyennes «civilisées» et les «barbares» des classes inférieures, qui volent, qui harcèlent les femmes et les violentent, qui défèquent en public, etc. Au lieu de dénigrer tout ce discours en le présentant comme une propagande raciste, nous devrions avoir le courage de discerner un élément de vérité en lui: la brutalité, qui va jusqu’à la cruauté absolue pour les faibles, pour les animaux, les femmes, etc., est un trait caractéristique traditionnel des «classes inférieures» ; l’une de leurs stratégies de résistance face aux détenteurs du pouvoir a toujours consisté à faire un terrifiant étalage de brutalité, destiné à perturber le sens de la décence des classes moyennes. Et il est tentant d’interpréter ainsi ce qui s’est passé à Cologne durant la nuit de la Saint-Sylvestre, il est tentant d’interpréter ces événements comme un obscène carnaval de classes inférieures:
La police allemande enquête sur des récits laissant penser que des vingtaines de jeunes femmes ont été agressées sexuellement dans le centre ville de Cologne au cours des célébrations du nouvel an – des événements qu’un ministre n’a pas hésité à présenter comme une “dimension absolument inédite de criminalité”. Selon la police, les individus soupçonnés d’avoir commis ces agressions sexuelles et de nombreux vols sont d’origine arabe et nord-africaine.
Plus d’une centaine de plaintes ont été déposées auprès de la police, un tiers d’entre elles l’étant pour agression sexuelle. Le centre ville de Cologne s’est transformé ce soir-là en une “zone de non droit”: entre 500 et 1000 hommes décrits comme saouls et agressifs sont suspectés d’avoir commis ces agressions. La question consistant à savoir s’ils ont agi en un seul groupe ou en gangs séparés reste à élucider.
Les femmes agressées ont raconté avoir été cernées, plus qu’étroitement, par des groupes d’hommes qui les ont harcelé avant de les agresser. Certains individus ont jeté dans la foule des feux d’artifice, ajoutant ce faisant au chaos régnant. L’une des victimes a été violée. Une policière fait partie des femmes agressées sexuellement ce soir-là.» (4)
De façon assez prévisible, l’événement gagne en ampleur au fil des jours: ce sont désormais plus de 500 femmes qui ont porté plainte, des incidents similaires ayant été constatés dans d’autres villes allemandes (ainsi qu’en Suède) cette même nuit-là ; certains éléments laissent penser que ces agressions étaient préméditées et coordonnées ; par ailleurs, des «défenseurs de l’Occident civilisé», barbares d’extrême-droite anti-immigrés, contre-attaquent en agressant des immigrés, de sorte que la spirale de la violence menace de se déchaîner… Et, de façon là encore prévisible, la gauche libérale politiquement correcte a mobilisé ses troupes pour minimiser l’événement, de la même façon qu’elle l’avait fait dans le cas de Rotherham il y a un an. (5)
Mais il y a plus, bien plus. C’est qu’il nous faudrait intégrer le carnaval de Cologne à cette longue histoire qui débute sans doute dans le Paris des années 1730 et dont le dit «grand massacre des chats» décrit par Robert Darnton – au cours duquel des ouvriers d’imprimerie torturèrent et tuèrent rituellement tous les chats sur lesquels ils purent mettre la main, y compris l’animal chéri de la femme de leur maître – constitue un jalon essentiel. (6)
Ces apprentis-là étaient moins bien traités que des animaux, moins bien traités que les chats tant adorés par l’épouse de leur maître. Une nuit, les gars décidèrent de réparer cette injustice: ivres de joie, de chaos, hilares, ils déversèrent des sacs entiers de chats à demi-morts dans la cour de l’imprimerie avant de les pendre à un gibet improvisé.
Pourquoi ce massacre était-il si amusant ? Durant le carnaval, les gens de peu suspendaient les règles normales régissant le comportement de chacun ; ils renversaient l’ordre social, cérémonieusement pour ainsi dire: ils le retournaient cul par dessus tête au cours de processions séditieuses. Le carnaval était cette parenthèse laissant libre cours à l’hilarité, à la sexualité, à l’émeute – et la foule incorporait souvent la thématique de la torture des chats dans ses chants et morceaux de musique. Tout en moquant un cocu, ou quelque autre victime, les séditieux faisaient un sort à un chat, ils lui arrachaient sa fourrure pour le faire hurler. Faire le chat, appelait-on cela en France. Les Allemands, eux, parlent de Katzenmusik – un terme dont l’origine remonte très probablement à ces pratiques, à ces hurlements de chats torturés.
La torture des animaux, et particulièrement des chats, fut un divertissement populaire tout au long des débuts de la modernité européenne. C’est que les chats étaient associés à l’aspect le plus intime de la vie domestique: le sexe. Le chat, la chatte, le minet sont des termes de l’argot français qui signifient ce que signifie pussy en anglais, et ils ont été utilisés des siècles durant dans un registre obscène.
Et si nous envisagions les événements de Cologne comme une version contemporaine du faire le chat ? Comme une rébellion carnavalesque des laissés-pour-compte ? Je ne crois pas qu’il s’agissait simplement pour ces hommes jeunes et affamés de sexe de satisfaire de toute urgence leurs pulsions: cela, ils auraient pu le faire de façon plus discrète, dissimulée. Le plus important pour eux, me semble-t-il, était de donner un spectacle public destiné à installer dans les esprits des sentiments de peur et d’humiliation: les pussies, les chattes des Allemandes des classes privilégiées devaient faire l’expérience d’une douloureuse vulnérabilité. Il ne faut naturellement pas chercher dans un tel carnaval le moindre élément synonyme de rédemption, d’émancipation ou de libération effective – mais c’est bien ainsi que se déroulent les carnavals.
Voilà pourquoi les tentatives naïves visant à «éclairer» les immigrants (visant à leur expliquer que nos mœurs sexuelles sont différentes, qu’une femme marchant tout sourire dans la rue en mini-jupe n’invite pas ce faisant à un rapport sexuel, etc.) sont d’une impressionnante bêtise. Ils savent très bien tout cela, et c’est précisément pourquoi ils agissent ainsi. Ils savent parfaitement que ce qu’ils font est radicalement étranger à notre culture, et ils le font dans le but précis de blesser nos sensibilités. Voilà pourquoi nous devons contribuer à ce que change cette posture faite d’envie et d’agressivité vengeresse, et non pas leur enseigner ce qu’ils savent déjà parfaitement.
Slavoj ŽIŽEK
Traduit de l’anglais par Frédéric Joly
1. Voir Alain Badiou, Notre mal vient de plus loin, Paris, Fayard, 2016.
2. Rousseau juge de Jean-Jacques, 1er dialogue, texte établi et annoté par R. Osmont, OC, t. I, 1959, p. 669.
3. Voir Jean-Pierre Dupuy, Petite métaphysique des tsunamis, Paris, Le Seuil, 2005, p. 68.
4. Une citation d’un article du Guardian en date du 5 janvier 2016.
5. Entre 1997 et 2013, environ 1400 adolescentes ont été abusées sexuellement à Rotherham, une ville industrielle du nord de l’Angleterre – et par des hommes pour beaucoup originaires du Pakistan. Le scandale, longtemps étouffé par les autorités, qui craignaient de passer pour racistes en le dévoilant, n’a véritablement éclaté qu’en 2014 (N.d.T.).
6. Voir Robert Darnton, Le grand massacre des chats. Attitudes et croyances dans l’ancienne France, trad. de l’anglais (Etats-Unis) de M.-A. Revellat, Paris, Les belles lettres, «le Goût des idées», 2011 (N.d.T.).