L'AUTRE QUOTIDIEN

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Anti COP 21 : Mangez des pommes ! Un festival de greenwashing

C'est avec plus que du scepticisme que nous voyons s'approcher la Grande Semaine du Vert de la COP 21. Et se fermer en parallèle les frontières de la France à toutes les voix critiques. Voici quelques-unes des arsouilles autour du sommet déjà relevées. Et elles pullulent.

Alors que la préparation de la COP21 commence à s’activer sérieusement, les plans de communications commencent à être déballés à la presse, avec parfois quelques accrocs, mais pas trop non plus. C’est plutôt sans grande surprise que les médias bourgeois communient volontiers avec le grand capital dans la ferveur de la future messe de la COP21. Petit florilège de quelques informations glanées ça et là.

Au royaume du capitalisme vert, le capitaliste est roi

 La presse découvre le chantier de la COP21 et s’émeut du probable non respect du droit du travail au Bourget. L’inspection du travail est passé, l’incident est clos nous dit on. D’autres s’étonnent de découvrir que dans le BTP et l’événementiel les entreprises ont recours à des sous-traitants, parfois étrangers. Ils seraient 8% sur le chantier du Bourget. Pourtant rien d’illégal ici ni de grande invasion. C’est la règle du jeu économique européen qui permet ainsi d’exploiter un peu plus des travailleurs en les employant sous les conditions d’embauches de leur pays souvent défavorable par rapport à la France. On appelle ça le dumping social.
Par contre l’ensemble du projet sera vert et la Cop21 se veut exemplaire en matière de déchets. Tous les déchets seront valorisés. Quelques groupes (Derichebourg, Suez, La Poste,...) sont dans les rangs pour transformer les déchets des 40 000 participants en euros.
C’est ça la magie du capitalisme vert !

Mangez des pommes !

 Des pommes vont être distribuées pour souligner l’urgence d’un accord.
Ce n’est pas une blague ! 
Les participants à la COP21 auront le droit à une pomme rouge avec le logo de la COP21 ou encore l’effigie de François Hollande, de Laurent Fabius, Ban Ki-moon, ou Christiana Figueres. Au Conseil départemental de la Moselle, initiateur de ce projet, on explique que "c’est une mise en garde" car si on augmente la température de plus de 2°C on ne sait pas "s’il y aura encore des pommes en France".(sic)
C’est à mettre en parallèle avec les plus de 100 millions de personnes supplémentaires qui pourraient tomber sous le seuil de pauvreté à l’horizon 2030 à cause du réchauffement climatique.

Artistouillerie

 Du 28 novembre au 3 décembre l’opération 1 Heart 1 Tree propose de décorer la tour Eiffel d’arbres virtuels pour sensibiliser sur les enjeux de la COP21. Le Figaro nous renseigne : "Conçue par l’artiste Naziha Mestaoui, l’opération 1 Heart 1 Tree (« Un cœur, un arbre »), est un projet citoyen proposé aux volontaires de la capitale. Grâce à une application pour smartphone créée pour l’occasion, l’initié pourra planter une « graine de lumière » sur la tour Eiffel. "
Il faudra payer quand même ! Car en parallèle à votre arbre virtuel "un arbre véritable sera planté, pour un prix allant de 3 à 10 euros selon l’espèce de végétal. Cela dans un programme de reforestation mené par l’association française Pur Projet. La personne engagée recevra alors un certificat et pourra suivre l’évolution de son arbre planté quelque part dans le monde." Tout un programme !

 Olafur Eliasson est un artiste contemporain Danois. Il propose de capturer un (tout) petit bout de banquise, de le présenter , à partir du 29 novembre sur la place de la République, à Paris et de le laisser fondre. "L’œuvre se composera de douze blocs de glace collectés alors qu’ils flottaient dans un fjord près de Nuuk, dans le Groenland. Des blocs d’un volume total de près de 100 tonnes – ce qui équivaut au volume de glace qui fond chaque centième de seconde dans le monde –, et qui seront disposés en cercle, de façon à suggérer le cadran d’une horloge" nous apprend Le Monde. Le but est bien sur de sensibiliser le grand public.
Comme si nous n’avions pas compris les enjeux.
Dis Olafur tu t’es posé la question de l’empreinte carbone de ton œuvre pédagogique ?