Trump a un empêchement : le coup de fil de trop ?

Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine PHOTO GLEB GARANICH, ARCHIVES REUTERS

Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine PHOTO GLEB GARANICH, ARCHIVES REUTERS

Depuis vendredi dernier, des démocrates réclament la destitution du président pour avoir sollicité à nouveau l’aide d’un pays étranger afin de nuire à un adversaire politique. Donald Trump a confirmé avoir demandé à plusieurs reprises à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’enquêter sur Hunter Biden, fils de Joe Biden et ancien conseiller d’une société ukrainienne, lors d’une conversation téléphonique remontant au 25 juillet dernier. Finalement, après beaucoup d’hésitations, et une querelle interne entre radicaux et modérés, les démocrates ont lancé une procédure de destitution de Donald Trump à la Chambre des représentants. Le coup de fil de trop ?

Ce qui est toujours bien avec l'Ukraine c'est qu'on ne s'y ennuie pas. Zelenski, le nouveau président, est victime d'un chantage financier de Trump qui veut dézinguer Joe Biden et enfoncer Porochenko, l’ancien président. La tentative de Trump est illégale, le droit constitutionnel américain interdit ce genre de pressions. Soit. Mais il n'interdisait pas à Joe Biden de faire pression pour obtenir la tête d'un procureur général aux ordres... Ingérence justifiée par la presse au motif que le dit procureur n'aurait pas été suffisamment indépendant du Kremlin. Hum. Sans doute imparable. Mais alors, expliquez nous pourquoi ce méchant-là n'a pas été remplacé par meilleur que lui ? Et pourquoi les Ukrainiens ont finalement dégagé le régime Porochenko, si “admirable” ? Je pourrais dire comment l'Ukraine est devenue un champ de bataille où se sont opposés des Démocrates assez peu scrupuleux, appuyés sur des hommes d'affaires immondes (Pintchouk par exemple), à des Républicains subitement incorruptibles, conduits par feu le sénateur McCain...

C'est pas mal mais rien à côté de la suite : le FMI ne veut pas que Zelenski privatise une banque qu'il a renflouée sur le conseil de Biden. Cette banque en faillite frauduleuse avait été nationalisée par Porochenko qui ainsi la confisquait à son ennemi Kolomoïski. Lequel, sponsor de Zelenski, demande à récupérer son bien gratos. La banque mondiale pourrait lui offrir ? Non, apparemment, ni Biden ni Trump ne marchent dans cette combinaison. Par conséquent, malgré les efforts de Bibi Netanyahou pour son ami Kolomoïski, ça foire et les ONG mouton font déjà du potin sur les conseils de l'ambassade US. Maintenant, il paraît que madame Christine Lagarde serait un témoin d'honneur en faveur de Joe Biden. On croit rêver... Qu'elle nous explique plutôt pourquoi le FMI ne veut pas que Zelenski privatise une banque qu'il a renflouée il y a moins de trois ans, sur le conseil de Biden. Zelenski est paralysé en raison de ses promesses électorales. Difficile à expliquer ? Non, l'opposition russe y parvient et un organe québécois nommé La Presse semble savoir le faire. Plus indépendant que d'autres certainement. J'espère que des journalistes français et autres trouveront bon de dire ces choses là. Ça n'en prend pas le chemin.

Léon Mychkine, 24 septembre 2019